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Éric Pelletier, propriétaire de la Tannerie des Ruisseaux, à Saint-Pascal dans le Bas-Saint-Laurent, garde le cap malgré la tempête qui a emporté la majorité des tanneries du Québec et du Canada dans les dernières années.
Cette situation, le tanneur de profession, qui a racheté l’entreprise il y a quatre ans après y avoir travaillé pendant vingt ans, l’explique principalement par trois choses : les règles environnementales qui se sont resserrées au Canada, la forte concurrence internationale et une nouvelle mode végane qui a gonflé l’attrait pour le cuir synthétique, nouveau rival du cuir d’origine animale. Le tanneur mise toutefois sur son service de proximité pour maintenir un bon lien d’affaires avec ses clients et n’envisage pas de s’arrêter, à moins que la pénurie de main-d’œuvre finisse par le ralentir.
35 000 peaux par an
La petite entreprise qui compte une vingtaine d’employés traite en moyenne 1 000 peaux par semaine, pour une production annuelle d’environ 35 000 peaux. Celles-ci sont récupérées dans des abattoirs de la région du Bas-Saint-Laurent, où elles ont été préalablement salées pour leur conservation. Une fois à la tannerie, elles sont écharnées (grattées pour en retirer la graisse) et traitées chimiquement pour les transformer en cuir non périssable. L’entreprise récupère principalement des peaux de bovins, mais également des peaux d’orignaux et de chevreuils servant principalement à la confection de mocassins, de gants ou d’étuis pour tablettes électroniques confectionnés en Italie. Le cuir bovin est quant à lui destiné à des fabricants de bottes de travail ou encore à l’entreprise de vêtements Levi’s qui en fait des étiquettes pour les jeans.
Dégringolade du nombre de tanneries au pays
En 1949, le Canada comptait 70 tanneries, dont 33 au Québec et 28 en Ontario. Les tanneries québécoises produisaient alors 11 % de la production totale du cuir au Canada, alors que les tanneries ontariennes assumaient la plus grande part, soit 86 %. Le recensement de 1995 ne dénombrait que 8 tanneries de petite taille au Québec et aucune en Ontario, alors que celui de 2021 en dénombre maintenant 4 au Québec (2 microentreprises et 2 petites entreprises) et 8 en Ontario (5 microentreprises et 3 petites entreprises).
Source : L’Encyclopédie canadienne et Statistique Canada