Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Au terme d’une étude menée à leur ferme, des producteurs d’Hébertville-Station, au Lac-Saint-Jean, ont été surpris de constater qu’une vache a le potentiel de subir un stress de chaleur générant des baisses de production laitière et du taux de gras, même lorsqu’il n’y a pas de canicule.
« Au mois de juillet, 96 % des jours, on voyait des effets sur le gras et la protéine, même lorsqu’il faisait 20 degrés Celsius, à cause de l’humidité. L’ensemble du lait qu’on livre contient moins de gras l’été que l’hiver », constate l’un des copropriétaires, Olivier Maltais.
Dans le cadre de l’un des projets Agriclimat, une chercheuse de l’Université Laval et son équipe ont mesuré, à l’aide de capteurs positionnés à différents endroits à la ferme, la température ambiante et le taux d’humidité, plusieurs fois par jour, de juillet à septembre 2023. La vitesse de l’air a aussi été prise en considération dans l’équation.
En procédant par comparaison, à l’aide de données tirées de précédentes études menées au Québec, la chercheuse, Véronique Ouellette, est parvenue à estimer le potentiel impact de la chaleur et de l’humidité enregistrées chaque jour à la ferme sur la quantité de lait produit et ses composantes.
« On savait qu’il y avait des stress de chaleur chez les vaches, mais en mettant des capteurs, on a vu qu’il y avait beaucoup plus de journées où il pouvait y avoir des impacts sur les vaches. Il y avait des journées où on se disait : “Ah, il ne fait pas si chaud que ça!”, mais on voyait quand même un impact sur le gras, sur la production », raconte à son tour la sœur d’Olivier, Pascale Maltais.
« On parle de stress de chaleur, mais la composition du lait est en fait très sensible aux variations de température et à l’humidité », a expliqué Véronique Ouellette, qui a dirigé le projet avec l’aide de deux étudiantes.
Si l’été 2023 n’a pas été particulièrement chaud, il a été, en contrepartie, très humide, ce qui avait le potentiel d’affecter le taux de gras contenu dans le lait. Une vache, par ailleurs, produit beaucoup plus de chaleur qu’un être humain.
Selon la chercheuse, il vaut la peine d’investir dans l’ajout de bons ventilateurs qui assurent une recirculation d’air. C’est, selon elle, la meilleure façon de rafraîchir les vaches.
« La règle universelle, c’est qu’on veut envoyer l’air rapidement au niveau des vaches, sur chacune des vaches. Notre ventilation n’est souvent pas uniforme. Une vache, c’est souvent un obstacle à une autre vache », fait remarquer la chercheuse.
Les Maltais, depuis l’étude de l’an dernier, ont ajouté des ventilateurs à plusieurs endroits stratégiques de leur ferme, notamment en direction des mangeoires et des lits, ainsi que dans la salle d’attente de la salle de traite.
« On pensait qu’on avait une bonne ventilation, mais on s’est rendu compte qu’il en manquait. Le but, c’est de faire sortir l’humidité de la ferme le plus possible », témoigne Olivier Maltais.