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Depuis environ quatre ou cinq ans, la Ferme Hum-and-Son, de Saint-Malachie, faisait face à des problèmes de qualité de l’eau qui affectaient la santé de ses poulets de chair. On y retrouvait de fortes concentrations de fer et de manganèse. Après avoir essayé de régler la situation avec de l’iode, la famille Humphrey a réussi grâce à un système de traitement de l’eau.
La Ferme Hum-and-Son, une exploitation avicole de quatrième génération, produit de 47 000 à 50 000 poulets par an. La ferme, qui compte trois poulaillers construits respectivement en 1968, 2020 et 2024, consomme parfois jusqu’à 3 000 litres d’eau par jour. L’amélioration de la qualité de l’eau a donc eu un impact significatif sur la santé des poulets et, par conséquent, sur la productivité. « Avant cette intervention, la ferme pouvait enregistrer des pertes allant jusqu’à 15 000 $ en raison de maladies, dont l’Enterococcus », affirme Aurélie Humphrey, propriétaire.
Des problèmes sérieux
Martine Boulianne, professeure titulaire et responsable de la Chaire en recherche avicole, explique que l’Enterococcus cecorum est une maladie bactérienne dont on ignore l’origine exacte. Les premiers cas ont été répertoriés au Québec en 2010. « Pendant longtemps, cette bactérie a été considérée comme un habitant normal du tube digestif des oiseaux. Il semble qu’une souche pathogène ait émergé, capable de franchir la barrière intestinale pour se retrouver dans le sang, causant des septicémies et infections osseuses », précise-t-elle. Les oiseaux vont se mettre à boiter sérieusement au point de ne plus pouvoir aller boire et se nourrir. Le producteur doit alors faire une sélection. Au Québec, ajoute-t-elle, une réglementation sur le transport dit qu’il est interdit de transporter des animaux qui boitent. C’est un autre élément qui peut obliger le producteur à euthanasier les sujets refusés lors de l’attrapage.
Bien qu’il n’y ait pas de lien scientifique direct entre la maladie et la qualité de l’eau, des recherches ont montré que la bactérie pouvait être présente dans le biofilm des lignes d’eau, dit-elle. La présence d’un système de traitement d’eau efficace, ainsi que le lavage et la désinfection des lignes d’eau, réduisent les risques de contamination.
« En améliorant la qualité de l’eau, on élimine ainsi un facteur de risque », affirme Mme Boulianne. Comme plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la maladie, elle souligne l’importance d’aborder la problématique sous tous les fronts pour améliorer la qualité de l’environnement et la santé des poulets.
Un système complet
C’est la compagnie Agrisum qui a installé un système complet de traitement d’eau à la Ferme Hum-and-Son. Nicolas Milette, propriétaire et conseiller technique, explique que ce système permet d’oxyder le fer, le soufre et le manganèse contenus dans l’eau.
L’eau traitée est ensuite stockée dans un réservoir avant d’être acheminée aux poulaillers. « L’analyse de l’eau brute nous permet de bien évaluer la problématique et de mettre en place les meilleurs équipements pour obtenir des résultats optimaux », ajoute Nicolas Milette. Aurélie Humphrey croit que « ce fut une très bonne décision d’installer ce système puisque le problème de qualité de l’eau est complètement résolu ». « L’investissement valait vraiment la peine d’être fait », ajoute-t-elle.
Fondée en 1919 par Thomas Humphrey comme ferme laitière, l’entreprise a été convertie à la production avicole en 1968 par Marielle Bisson et Bernard Humphrey. Stewart, leur fils, en a pris les rênes en 1987 et l’a gérée jusqu’en 2021, avant de passer le flambeau à sa fille Aurélie. La famille Humphrey gère également une petite érablière et loue des champs.