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Le producteur Éric Lapierre n’en démord pas; l’une des clés du succès du blé d’automne, « c’est de semer de bonne heure », insiste-t-il. « Et de bonne heure, c’est au début de septembre. Il faut que le blé ait le temps de taller avant l’hiver. Ça fait une grosse différence pour la survie », exprime celui qui cultive d’ailleurs du canola, une culture qui se récolte tôt et qui lui permet de semer son blé tôt. « L’autre affaire : quand tu penses que tu devrais fertiliser ton blé, il est déjà trop tard. Dès qu’il se réveille au printemps, je mets de l’azote en VTT. Ensuite, la fameuse période où l’épi se forme, c’est là qu’il faut que toute sa dose d’azote soit disponible. Après, c’est trop tard. »
L’agronome Élisabeth Vachon affirme que la technique de semis de blé d’automne à la volée dans une culture de soya fonctionne si elle est réalisée plus tôt que tard. « La nouvelle norme est de ne pas attendre que le soya soit à 10 % de défoliation. Même si le soya n’est pas défolié et que tu es le 26 août et qu’il annonce une pluie, vas-y! » recommande-t-elle. Au sujet des pesticides, elle conseille d’en vérifier la nécessité. « Des fongicides, certains producteurs en mettent systématiquement sans consulter les avertissements phytosanitaires. Ils vont dépenser beaucoup d’argent, mais ce sera moins payant que pour d’autres, qui vont réfléchir et calculer la rentabilité. »
« La clé dans le blé d’automne est de fertiliser extrêmement tôt. Un mois trop tard et on perd 20 à 25 % de rendement. Mais ce n’est pas toujours la même date. Il faut surveiller les premiers signes de survie de la plante, qui peuvent survenir tant à la fin mars ou un 20 avril, selon les années. On ne se fie alors pas à la couleur aérienne de la plante, mais aux racines », stipule l’agronome Julie Boisvert, du Club Agri-Durable. Le soufre est un autre gros facteur de réussite sous-estimé, à son avis. « Quand on note une carence importante en soufre, le rendement baisse énormément. Ça peut être drastique. » Au sujet du fractionnement de la fertilisation azotée, elle signifie qu’il peut y avoir un effet positif sur le taux de protéine du blé, mais pas tant sur le rendement.