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Un regard sur l’histoire révèle un manque d’investissement en recherche et un sous-développement des variétés de blé pour le Québec, ce qui a fait stagner les rendements par moments. Cette situation est en train de se corriger avec la venue de nouveaux cultivars ainsi que l’arrivée de nouvelles techniques qui accélèrent le développement de variétés de blé, dit le chercheur, Michel McElroy du Centre de recherche sur les grains (CÉROM).
Ce dernier spécifie qu’historiquement, le développement de cultivars dans le blé a été réalisé par des programmes de recherche publics, et que davantage de fonds ont été dirigés vers le développement de cultivars destinés à l’Ouest canadien. Par contre, il constate que le Québec semble compter un plus grand nombre d’entreprises privées qui développent des variétés de blé, par rapport à l’Ouest canadien, et ces entreprises, comme Semican, Sollio Agriculture et Céréla, ont l’avantage de faire évoluer la génétique en fonction des conditions de culture du Québec.
L’arrivée de la génomique
La recherche sur le blé effectuée au CÉROM et à l’Université Laval aide aussi. Mais l’autre élément qui accélère la recherche, souligne-t-il, concerne la génomique. « Avant, dans le blé, on travaillait avec des outils davantage basés sur un seul gène, comme la résistance à la fusariose. On vérifiait si telle lignée contenait ce gène. Il n’y avait donc pas vraiment de programme de sélection génomique dans le blé. Mais maintenant, ce qu’on commence à faire, c’est de la sélection avec tout le génome. On prend des marqueurs et on met ça ensemble dans des modèles prédictifs pour obtenir une bonne résistance à la fusariose, un bon rendement et un bon niveau de protéine », énumère-t-il.
Michel McElroy ajoute avoir commencé un projet avec l’Université de Guelph et Agriculture Canada, cette année, pour partager leurs données génomiques afin de créer des modèles qui vont également contribuer à accélérer les programmes de sélection génétique. « C’est une période très intéressante pour la génomique du blé », affirme avec enthousiasme celui qui détient un doctorat en biologie.
Pourquoi le blé d’automne produit plus que le blé de printemps?
La force du blé d’automne est sa capacité à profiter de l’eau et de l’énergie solaire automnale pour produire plus de grains l’été suivant, résume le chercheur Michel McElroy, du CÉROM. « Le blé d’automne passe plus de temps dans sa phase végétative. Il forme de bonnes racines et des feuilles. Plus il va taller avant l’hiver, mieux ce sera, car au printemps suivant, les talles formées à l’automne ont plus de chance d’avoir de grands épis et de les remplir davantage en grains. Le blé semé au printemps a moins de temps pour faire de la biomasse pour alimenter ses talles et ses épis », indique-t-il.