Faits divers 25 juin 2024

Magnum, le bœuf au cœur de cheval, deviendra Albertain

Le Québec perdra un habitué de plusieurs festivals : Magnum, un bœuf de race Holstein de 2 400 lb, prendra la route de l’Alberta cet automne pour aller rejoindre sa propriétaire, Kelly Landry, qui y habite depuis un peu plus d’un mois. 

Très attachée à son bœuf et à son cheval, qui sont encore dans une pension de Saint-Jules, dans Chaudière-Appalaches, la jeune femme déboursera près de 5 000 $ pour le transport de ses deux compagnons jusqu’à son nouveau patelin. Magnum, son bœuf, risque toutefois de laisser un vide dans la région où il a grandi. 

Car le bœuf, qui a sa propre page Facebook, est un invité régulier de différents festivals où il parade depuis six ans. Sans compter que l’animal est bien connu des passants et des employés du service au volant d’un Tim Horton où Mme Landry avait l’habitude de s’arrêter pour se commander un café alors qu’elle se baladait sur le dos de son bœuf. Bien sûr, elle commandait toujours quelques beignes pour les offrir en récompense à son animal. D’ailleurs, il en reçoit encore à sa fête, mentionne-t-elle, car il en raffole.

Le cheval et le bœuf de Kelly Landry, qui sont dans une pension dans Chaudière-Appalaches,  iront rejoindre leur propriétaire en Alberta cet automne.
Le cheval et le bœuf de Kelly Landry, qui sont dans une pension dans Chaudière-Appalaches, iront rejoindre leur propriétaire en Alberta cet automne.

La prochaine apparition publique de Magnum se fera aux Festivités Western de Saint-Victor, à la fin juillet.  « Les gens veulent embarquer dessus, le flatter », raconte Mme Landry. Elle spécifie que ce sont les organisateurs des festivals qui s’occupent du transport et que Magnum reçoit même un cachet. 

Ce dernier devra profiter de ses dernières heures de gloire au Québec avant son départ pour l’Alberta, où la concurrence pourrait être plus forte, reconnaît sa propriétaire. « On verra s’il y aura des demandes pour des parades ici aussi [en Alberta] », confie celle qui est actuellement apprentie soudeuse.

Une amitié hors norme

L’amitié entre Mme Landry et son bœuf remontre au moment où cette dernière a acheté l’animal pour sa consommation personnelle, il y a huit ans. Contre toute attente, elle a rapidement développé un lien avec l’animal, qu’elle décrit comme « facile et gentil ». « Il ne se servait pas de ses cornes, il n’était pas agressif, alors j’en ai acheté un autre pour ma consommation », précise celle qui a donc entrepris de dresser l’animal avec succès. « C’est une vache, mais il est juste dans le corps d’une vache. Mentalement, il ne l’est pas. Il vient en courant quand on dit son nom et il se laisse monter comme un cheval. Je travaille avec, je sors du bois, je me promène avec », énumère sa propriétaire, qui s’attend à pouvoir passer encore plusieurs années avec son compagnon, dont l’espérance de vie est d’environ 20 ans.