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Le transformateur de poulet Exceldor estime que la croissance des allocations pour la production de poulet au Canada dépasse la demande, ce qui entraîne des stocks très élevés en entrepôt, qui nuisent à la rentabilité des transformateurs, soutient-il. Les éleveurs de volailles ne sont toutefois pas du même avis.
Dans une entrevue accordée à La Terre, le 11 juin, René Proulx, président-directeur général d’Exceldor, explique la hausse des stocks de poulet en entrepôt par une production qui dépasse, depuis quelques années, les besoins du marché.
Le dirigeant indique que la coopérative, comme d’autres transformateurs de poulet, aimerait avoir un poids plus important dans ces décisions, car, actuellement, ce sont eux qui doivent « gérer 100 % de ces surplus », souligne-t-il. « À tout le moins, s’il y a des surplus dans les inventaires, ce pourrait être les fédérations de producteurs qui les assument, comme ça se fait dans l’œuf », donne-t-il en exemple.
Réaction des producteurs
Ces revendications ne surprennent pas Benoît Fontaine, président des Éleveurs de volailles du Québec, qui a d’ailleurs déjà présidé les Producteurs de poulet du Canada (PPC) dans le passé. Ce dernier précise que les transformateurs ont, à plusieurs reprises, contesté des allocations de croissance devant le Conseil des produits agricoles du Canada, jusqu’ici sans succès, rapporte-t-il.
Concernant les stocks en entrepôt, il reconnaît qu’en volume, ils sont plus élevés que les moyennes historiques, mais puisque la population augmente, les réserves aussi doivent être plus grandes. « On est restés à environ 13 ou 14 jours d’inventaire, et le prix du gros se porte bien. Il y a des variations, oui, mais actuellement, ça se porte bien, et de dire qu’il faut revoir le système de gestion de l’offre, c’est un petit peu lourd comme doléances. Je crois qu’on peut modifier certains votes ou certaines façons de faire au national, mais de là à mettre de gros mots comme ça dans un paragraphe, c’est un peu osé. »
Quant à la suggestion voulant que les surplus soient gérés par les producteurs plutôt que les transformateurs,
M. Fontaine estime que les œufs sont un « produit fini » et très peu transformé contrairement au poulet, et que le fonctionnement de cette production est trop différent pour s’en inspirer.
Néanmoins, il précise que les transformateurs devraient apporter ces idées dans un comité de travail au PPC. « Ce serait un beau canal pour en discuter », suggère-t-il.
***Cet article a été modifié de sa version originale à la demande des Éleveurs de Volailles du Québec, qui ont tenu à rectifier le nombre de jours d’inventaire des stocks de poulet. En entrevue, M. Fontaine avait évoqué 21 jours, mais les EVQ signalent qu’il s’agit plutôt de 13 à 14 jours.