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Les changements climatiques menacent les pollinisateurs qui sont cruciaux à la production d’une grande partie de l’alimentation de la planète, prévient une nouvelle étude.
Les populations de pollinisateurs sont en déclin à travers le monde. On estime pourtant que 85 % des espèces de plantes à fleurs et 87 % des principales cultures mondiales dépendent des pollinisateurs pour la production de graines.
Si on sait déjà que les pollinisateurs sont menacés par des facteurs comme l’utilisation de certains pesticides, la pollution et la perte d’habitat, il semblerait qu’on doive maintenant ajouter les changements climatiques à cette liste.
« Les autres causes sont tout aussi dangereuses, mais on peut les contrôler au niveau local et on a des solutions pour aider les pollinisateurs », a dit l’autrice de l’étude, la chercheuse québécoise Johanne Brunet, qui travaille aujourd’hui au Wisconsin pour le compte du département américain de l’Agriculture.
Les chercheurs craignent que les changements de température et d’eau associés aux changements climatiques ne viennent réduire la quantité et la qualité des ressources disponibles pour les pollinisateurs; diminuer la survie des larves ou des adultes; et modifier les habitats appropriés.
Ils soulignent que les changements climatiques pourraient notamment avoir un impact sur les plantes dont dépendent les pollinisateurs.
« Ça peut affecter la production du pollen et du nectar, autant du point de vue de la quantité que de la qualité, a prévenu Mme Brunet. Par exemple, les abeilles vont collecter le pollen pour nourrir les jeunes et elles ont besoin de pollen pour avoir des colonies en bonne santé. »
Un réchauffement du climat influencera aussi l’habitat des plantes, a-t-elle rappelé, puisque les plantes ne peuvent tolérer que certaines conditions climatiques. Certains insectes pourraient donc avoir plus de difficultés à trouver les plantes dont ils ont besoin pour survivre.
Le réchauffement pourrait également modifier le moment de floraison des plantes, a ajouté Mme Brunet, menaçant aussi potentiellement la survie des insectes.
« Ce sont des effets qui ne se contrôlent pas localement, c’est une histoire globale, a-t-elle dit. Il faut que tous les pays contribuent [à la solution]. »
En l’absence de pollinisateurs, préviennent les auteurs de l’étude, l’alimentation humaine évoluera vers une prépondérance de blé, de riz, d’avoine et de maïs, puisque ces cultures sont pollinisées par le vent. Les cultures à reproduction végétative, comme les bananes, seront maintenues.
Les chercheurs concluent en conseillant d’adopter une approche plus holistique de la conservation des pollinisateurs, avec des stratégies de gestion qui intègrent les habitats naturels et les systèmes agricoles, ainsi que les abeilles gérées et sauvages, ce qui devrait devenir une priorité dans le monde entier.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal scientifique CABI Reviews.
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