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On parle tellement des surplus de phosphore et des risques pour l’environnement qu’on oublie que c’est un élément essentiel à la vie et non un produit toujours néfaste. En excès dans l’eau, il devient nuisible, c’est vrai, mais parce qu’il stimule trop la vie. Chez les animaux, le phosphore participe aux cycles de transfert et de stockage de l’énergie dans les cellules et contribue, entre autres, à la solidité des os. Les vaches ont besoin d’environ 25 kg de phosphore par an pour rester en santé et bien produire. Chez les plantes, le phosphore est essentiel au développement des racines et à la maturation des semences et des fruits.
Importance du phosphore au semis
Les plantes fourragères exigent beaucoup de phosphore. Lors de l’établissement, les plantules ont besoin de phosphore pour développer des racines vigoureuses et abondantes. Le phosphore étant peu mobile, il doit être appliqué en pré-semis et incorporé pour être placé là où les jeunes racines pourront l’utiliser. Un établissement réussi augmente les chances d’obtenir de bons rendements pendant plusieurs années. De plus, des prairies en santé contribuent à protéger l’environnement puisqu’elles captent efficacement les éléments nutritifs et réduisent ainsi les pertes par lessivage.
Sous-fertilisation et faibles rendements
Au Québec, les fourragères produisent en moyenne 5,5 tonnes de matières sèches par hectare (t MS/ha) alors que leur potentiel dépasse les 10 t MS/ha. La sous-fertilisation en phosphore constitue l’une des causes fréquentes de ces faibles rendements. Ce problème survient surtout dans les sols ayant un ISP (indice de saturation en phosphore) inférieur à 5 %. Dans ces sols pauvres, les besoins annuels peuvent atteindre jusqu’à 100 kg/ha de pentoxyde de phosphore (grilles MAPAQ 2024). C’est beaucoup de phosphore, mais ces besoins doivent être comblés pour obtenir de hauts rendements en fourrages de bonne qualité. Bien entendu, le pH doit être optimal pour la luzerne (de 6,8 à 7,2) et le drainage doit être bon. Dans ces conditions, l’achat d’engrais minéraux n’est pas une simple dépense, mais plutôt un déboursé rentable qui permet de baisser les coûts de production des fourrages et du lait.
Bien nourrir vos plantes fourragères
Pour savoir si vos fourragères sont bien nourries en phosphore, veuillez consulter votre Plan agroenvironnemental de fertilisation, section Recommandations et équilibre de fertilisation, et vérifier si les besoins en phosphore sont comblés. Si ce n’est pas le cas, en discuter avec votre agronome.