En marge d’un dossier sur la formation des relèves agricoles, nous avons recueilli des commentaires de la part de plusieurs étudiants. Voici ce qu’ils pensent de l’avenir en agriculture.
En 2009 et en 2020, on a fait des investissements à notre ferme familiale, donc là, on a plus de dettes, et nos taux d’intérêt vont augmenter cette année, donc ça fait un peu peur. Veux, veux pas, c’est nous qui reprenons la ferme, donc tu retombes avec les problèmes. C’est mieux de limiter tout de suite les dépenses, car tu ne sais pas ce qui va arriver dans le futur non plus, si ça va monter encore plus, les taux d’intérêt.
Emy Leutwyler, étudiante au DEP en production laitière à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe
Le contexte actuel, ça fait un peu peur. On ne sait pas où on s’en va et ça devient de plus en plus dur. Je pense que les petites fermes vont en arracher et que ça va peut-être devenir comme aux États-Unis, avec de plus grosses fermes. Il va falloir performer, être sur la coche, avec une bonne gestion des dépenses, pour ne pas investir n’importe comment.
Olivier Hébert, étudiant au DEP en production laitière au Centre de formation professionnelle (CFP) de Coaticook
C’est un rêve pour moi d’avoir une ferme laitière, mais si tu ne viens pas d’une famille qui en a une, les chances sont faibles, car je sais que ce sera dur. Ce sont de méchants coûts, mais il faut rêver un peu quand même.
Jade Lajoie, étudiante au DEP en production laitière à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe
On pense qu’il y a moins d’enjeux dans la volaille que dans le laitier ou le porc, mais ce n’est pas nécessairement plus facile. Dans notre secteur, les gros mangent les petits tranquillement, donc il faut que tu prennes ta place et que tu grossisses. Tu n’as pas le choix. Il va donc falloir investir pour grossir et se serrer la ceinture un peu plus pour payer la ferme plus rapidement.
Mégane Bergeron, étudiante au DEP en production avicole à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe
C’est plus stressant, car tu sais que si tu veux te partir là-dedans, ça va être dur. Mais j’ai toujours fait ça et j’ai toujours aimé ça [travailler en agriculture], donc je ne me vois pas faire autre chose, honnêtement. Mais, d’après moi, il va falloir compter toutes les dépenses qu’on fait. C’est pour ça qu’après mon DEP, pour apprendre le côté gestion, je vais faire la technique [en gestion d’entreprise agricole] au cégep.
Antoine Charest, étudiant du DEP en production laitière au Centre de formation professionnelle de Coaticook
Je veux démarrer une entreprise en production ovine, mais c’est très difficile de partir dans un domaine quand l’avenir est incertain, surtout quand on part de rien. Ça fait peur, mais j’y crois, même si je sais que je n’aurai pas le choix d’atteindre un niveau de performance élevé pour réussir.
Félix-Antoine Couture, étudiant de 3e année à l’Institut des technologies agroalimentaires du Québec, campus de La Pocatière
J’ai toujours voulu faire ça [travailler en grandes cultures]. J’ai déjà plusieurs projets, mais le contexte actuel, ça me ralentit parce que tout est plus cher; tout va donc moins vite. Je vais le faire pareil, mais juste peut-être pas l’année prochaine.
Alexandre Allard, étudiant au DEP en grandes cultures à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe
Ça ne me fait pas peur, ce qui se passe. Tant que tu surveilles tes affaires comme du monde, tout va ben aller. Pour la gestion de l’entreprise, un cours, ce serait utile, sûrement, mais l’ouvrage, tu l’apprends surtout sur le tas. Il y a aussi les conseillers financiers qui peuvent nous aider là-dessus. Avec ton expérience et la leur, tu es capable de faire de quoi de bon.
Samuel Fournier, étudiant au DEP en production laitière à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe
Mes parents sont heureux que je prenne la relève, même dans le contexte actuel. Ils n’ont pas peur, et ils vont être là avec moi. Par contre, en grandes cultures, les coûts de la machinerie augmentent; et le surendettement, c’est un enjeu, mais pour moi, ce n’est pas ce qui me fait peur. J’ai tout le temps été là-dedans et j’adore ça.
Adèle Étienne, étudiante au DEP en grandes cultures à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe