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La rotation des cultures consiste à alterner des végétaux différents sur une même portion de terrain d’une année à l’autre pendant un certain nombre d’années.
Pratique courante en agriculture, notamment en agriculture biologique, elle peut être mise à profit au potager pour diminuer les risques d’insectes et de maladies et pour préserver la fertilité et la structure du sol.
Si l’envie vous prend de planter des tomates ou des aubergines dans votre jardin exactement là où il avait des pommes de terre l’été dernier, oubliez cela. Les doryphores adultes qui hivernent dans le sol année après année ressortiront au printemps et génèreront de nouvelles larves qui risquent fort de s’attaquer aux nouveaux légumes. Pourquoi? La pomme de terre, la tomate et l’aubergine appartiennent à la même famille botanique, les solanacées, prisée par les doryphores.
Cet exemple illustre bien l’utilité, voire l’importance de ne pas cultiver le même légume ou la même famille de légumes dans la même section du jardin l’année suivante, et ce, pour briser le cycle de développement d’insectes et de maladies. La rotation des cultures présente plusieurs autres avantages dont les producteurs de légumes biologiques ne peuvent se passer. Parmi ces avantages, la préservation de la fertilité et de la structure du sol dans la couche cultivable lorsque, par exemple, on alterne des légumes exigeants et des légumes moins exigeants en éléments fertilisants, ou encore des légumes à enracinement superficiel ou peu profond et des légumes à enracinement profond. De quoi inspirer le jardinier!
Il faut évidemment connaître un tant soit peu les caractéristiques (exigences en éléments fertilisants, profondeur d’enracinement, etc.) des légumes pour optimiser le plus possible la rotation. À titre d’exemples, les solanacées et les crucifères (chou, navet, etc.) sont considérées comme des cultures exigeantes. L’oignon, la laitue et la plupart des légumes-racines (betterave, rutabaga, etc.) sont peu ou moyennement exigeants. Les racines profondes du panais, de la tomate, de la citrouille et du melon d’eau peuvent prélever les éléments fertilisants présents dans la couche inférieure du sol. Celles de la laitue, de l’oignon, du chou, du poireau et des épinards sont superficielles, tandis que le haricot, la carotte, la pomme de terre, le concombre et le navet ont un enracinement intermédiaire.
Faire un croquis
Pour pratiquer la rotation de ses légumes, rien de tel que l’élaboration d’un croquis du jardin pour planifier l’emplacement de chacun au fil des ans. Les légumes peuvent généralement revenir à leur emplacement initial après quelques années.
La rotation, pas toujours possible
La rotation des cultures n’est pas possible lorsque les végétaux (les framboisiers par exemple) sont établis pour plusieurs années. On peut toutefois tenir compte de la culture qui occupait le site précédemment, s’il y a lieu. Ainsi, pour réduire les risques de maladies, il faut éviter de planter des framboisiers sur un site ayant eu comme précédent cultural des pommiers, des vignes ou des fraisiers. Le framboisier et ces espèces peuvent être affectés par une même maladie : la tumeur du collet, causée par des bactéries qui survivent dans le sol. Les risques de flétrissement verticillien sont aussi plus élevés là où il y a eu des plantes de la famille des solanacées (pomme de terre, aubergine, tomate, etc.).
par Danielle Jacques, agronome, CRAAQ
Pour en savoir plus
Le maraîchage biologique diversifié – Guide de gestion globale
La culture biologique des légumes
Production de framboises biologiques