Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Québec vient de faire une première victime dans le monde rural avec son programme d’austérité
Solidarité rurale, qui a vu le jour en 1991, ne touchera plus un seul dollar de la part du gouvernement provincial à compter de l’hiver 2015.
L’aide financière versée par l’État atteignait 750 000 $, sur un budget d’exploitation d’un peu plus de 1 M$. Elle sera ramenée à zéro.
C’est le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, qui en a lui-même fait part aux dirigeants de Solidarité rurale, vendredi, à ses bureaux, à Québec.
« Je lui ai dit qu’on allait se recroiser! » a réagi Claire Bolduc, présidente de Solidarité rurale, en entrevue à la Terre.
En colère, elle rapporte que le ministre lui a clairement indiqué que le gouvernement n’a plus besoin d’une telle instance pour travailler sur la ruralité.
Groupes de pression
« Il nous a même dit, ajoute la présidente au franc-parler, que le gouvernement ne veut pas avoir à traiter avec des groupes de pression, qu’il souhaite purifier les relations qu’il entretient avec le milieu, et qu’il veut discuter avec des gens neutres et objectifs. »
Il est évident, selon Claire Bolduc, en poste depuis 2008 – elle a pris le relais de Jacques Proulx, qui y a laissé sa marque pendant 17 ans – que le gouvernement libéral « est en train d’étouffer les régions ». « Si on voulait les vider, précise-t-elle sans décolérer, on ne ferait pas autrement. »
Une vingtaine de maires ont téléphoné à Solidarité rurale, ce matin, pour signifier leur appui. Une dizaine d’employés sont touchés par cette mesure gouvernementale. « On se serre les coudes, insiste la présidente; on va réduire nos salaires, mais on va rester debout. La voix des ruraux va se faire entendre et nous prévoyons passer à l’action. »
Déclaration
Rappelons que Solidarité rurale a pour mission de « promouvoir la revitalisation et le développement du monde rural, de ses villages et de ses communautés ». Une trentaine d’organismes nationaux et près de 200 membres corporatifs et individuels en font partie. L’Union des producteurs agricoles (UPA) et des syndicats ont signé la déclaration du monde rural, en 1991, pour donner naissance à cette coalition, qui agit, depuis ce temps, à titre d’instance-conseil du gouvernement du Québec en matière de ruralité.
Reste à voir maintenant ce qu’il adviendra de la Politique nationale de la ruralité, qui a été renouvelée en décembre 2013.