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Le niveau d’endettement des fermes laitières et le contexte économique actuel, marqué notamment par le prix des terres qui ne cesse de grimper et les taux d’intérêt élevés, rendent l’agroéconomiste Marie-Claude Bourgault « très préoccupée » pour l’avenir de la relève.
« Je ne sais pas comment les entreprises, avec le coût des capitaux, vont se développer. […] Quand je regarde des jeunes qui doivent s’endetter pour acheter des terres, construire une nouvelle bâtisse, pour acheter du quota, je suis inquiète pour eux », s’alarme la copropriétaire de la firme Agrigo Conseils, qui accompagne près de 150 fermes. « Quand on achète une terre trois fois le prix de la valeur économique, c’est sûr que les intérêts, ça rentre au poste. »
Délia Lepage, relève à Saint-Louis-de-Gonzague, en Montérégie, ne pourrait pas reprendre la ferme familiale sans le « prix d’ami » que lui fait son père, dans un processus de transfert qui s’échelonne sur dix ans.
« Ça nous permet de survivre, mon conjoint et moi. S’il nous avait dit qu’il veut vendre ça au prix que ça vaut, on lui aurait dit qu’on n’allait pas reprendre », indique celle pour qui l’achat de terres au prix actuel et l’expansion ne sont toutefois pas envisageables pour l’instant.
Marie-Claude Bourgault est d’avis que l’obligation des fermes de s’endetter pour la croissance est un problème sur lequel la société devra se pencher. « Il faudrait mettre en place des politiques qui viendraient soutenir le développement des fermes, sans surendetter les fermes, croit-elle. Parce que là, il y a plein de producteurs qui partent à la retraite et qui vont vendre leur quota. Mais qui va l’acheter, ce quota-là? »