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MOFFET – Passer de la ferme à la scène, c’est le parcours de vie que raconte Michel-Maxime Legault, auteur et acteur de la pièce-roman Michelin, conçue avec la complicité d’agriculteurs de l’Abitibi-Témiscamingue et qui s’apprête à emprunter les routes rurales à l’occasion d’une tournée des villages de la région.
Élevé dans une ferme laitière à Saint-Polycarpe, près de Valleyfield, Michel-Maxime Legault a bien failli s’appeler Michelin. C’est cette anecdote qui donne le ton — tantôt humoristique, tantôt sensible — à cet objet littéraire d’abord couché sur papier pour une lecture au festival Jamais lu de Montréal, en 2022. Le texte a retenu l’attention des directeurs artistiques des théâtres du Trident, à Québec, et du Tandem, à Rouyn-Noranda, qui ont collaboré à la création d’un objet théâtral s’adressant d’abord aux régions.
« J’ai dit : ‘‘Wow, quelle belle idée!’’ On commence toujours les shows dans les grands centres et après on va en région. Et des fois, le show en région n’est pas celui du grand centre parce qu’il faut couper des affaires qui n’entrent pas dans le camion. On s’est dit : ‘‘On va vraiment réfléchir notre spectacle pour que ça commence à Moffet et après, on fera le tour’’ », raconte Michel-Maxime Legault. Son texte relate sa « ligne de vie », depuis l’enfance à la ferme jusqu’à la vie professionnelle en ville, en incluant les tourments de la cohabitation dans une famille rurale nombreuse et des questionnements identitaires.
Une première mondiale dans un village de 200 habitants
La tenue, le 8 mars, de la « première mondiale » de Michelin dans sa municipalité sonne comme de la musique aux oreilles du maire de Moffet, qui a multiplié les efforts, ces dernières années, pour redynamiser son village d’à peine 200 âmes. Pour Alexandre Binette, la culture, comme l’agriculture, doivent faire partie de la solution.
« L’échange entre la ville et la campagne, c’est intéressant; l’idée du panier de légumes, versus un panier de culture. Nous aussi, on a besoin, dans les petits milieux, de vivre des événements culturels forts comme ceux-là. Il faut vivre des événements culturels pour exister », illustre celui qui a contribué à la mise sur pied du Festival des arts du Témiscamingue et de plusieurs projets communautaires en lien avec la sécurité alimentaire dans le village.
Sandra Roy était non seulement à la première à Moffet, elle a aussi reçu l’équipe de Michelin à sa ferme. La productrice laitière partage l’avis de son maire quant au regain de vie de son village, classé parmi les plus dévitalisés de la province il y a quelques années à peine. « Il n’y avait à peu près pas d’activités quand je suis revenue [il y a 14 ans] et là, il y a des activités vraiment souvent », témoigne la productrice laitière rentrée au bercail pour assurer la relève de la ferme familiale après ses études. « Tellement que je ne peux pas participer à tout! Le monde aime ça; ils veulent que ça continue », poursuit celle qui remarque aussi l’arrivée récente de quelques jeunes familles venues grossir les rangs d’une population qui compte son lot de retraités.
Après avoir été présentée au Théâtre du Trident à Québec au cours des dernières semaines, la pièce Michelin s’apprête à prendre les routes de la campagne pour tourner dans les villages de l’Abitibi-Témiscamingue au cours du mois de mai. Michel-Maxime Legault montera aussi sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier du 28 août au 21 septembre. Il est possible d’entrer dans les coulisses du processus de création grâce à la page YouTube du Théâtre du Tandem. Par ailleurs, le roman Michelin, paru aux Éditions du Quartz, est en vente en librairie.