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À Saint-Pierre-de-Broughton, dans Chaudière-Appalaches, deux secteurs du réseau de tubulure de l’acériculteur Maxime Huppé ont été contaminés par du diesel, un méfait d’origine criminelle qui lui a fait perdre près de 378 000 litres d’eau d’érable en plus de rendre hors d’usage différents équipements de sa cabane à sucre.
« Mon employé m’a dit que ça puait dans l’une des stations, comme une odeur de diesel. On pensait que c’était la pompe qu’on venait de changer. J’ai regardé dans le bassin et j’ai vu un arc-en-ciel dans l’eau d’érable… Même chose dans le bassin d’une autre station située à sept kilomètres de là. J’ai compris que quelqu’un avait mis du diesel dans mes lignes. Mes tubes, mes silos, le séparateur, les membranes, tout a été scrapé. Se faire contaminer, je pense que c’est pire que de passer au feu », témoigne le copropriétaire d’une érablière de 9 500 entailles.
Il raconte que le crime a été commis le 2 avril. Des contenants de diesel auraient été connectés à la tête d’un maître-ligne dans un secteur, et à un tuyau 5/16 dans un autre secteur. Le carburant se serait ensuite propagé dans toute une partie du réseau de tubulure jusqu’à la cabane à sucre. L’acériculteur a pris connaissance de la situation tout juste avant que l’eau contaminée n’entre dans son évaporateur.
M. Huppé a rapidement contacté la police, de même que son assureur. Des enquêteurs sont venus sur place et auraient analysé la présence de traces de VTT et prélevé des empreintes digitales.
Deux arrestations
La sergente Ève Brochu-Joubert, porte-parole de la Sûreté du Québec, indique que deux arrestations ont été réalisées, le 18 avril, en lien avec des méfaits survenus au début avril dans une érablière de Saint-Pierre-de-Broughton.
Les deux individus ont été rencontrés et libérés sous promesse de comparaître en attendant la suite des procédures, indique la policière, sans pouvoir divulguer plus d’informations.
Une décontamination longue et coûteuse
La tubulure ne pouvant pas être décontaminée, elle doit être changée, tout comme la tuyauterie de la cabane à sucre, constate Maxime Huppé. Le séparateur doit être reconditionné et les silos, décontaminés.
« Le ministère de l’Environnement est venu et a envoyé l’eau des silos dans un centre de décontamination. Je ne m’attends pas à ce qu’il me fasse de cadeaux. La facture va suivre », appréhende l’acériculteur.
Si son courtier d’assurances lui a confirmé qu’il était bel et bien couvert contre le vandalisme, il lui a aussi dit que sa couverture d’un demi-million de dollars pourrait s’avérer insuffisante pour compenser complètement les dommages, la décontamination et les pertes de revenus. « Ça fait mal financièrement et moralement. Ça va aussi me donner pas mal d’ouvrage dans l’année pour réparer tout ça. Ce n’est pas quelque chose de plaisant », commente-t-il.