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Des producteurs laitiers du secteur d’Amos, en Abitibi-Témiscamingue, s’ajoutent à la liste des utilisateurs d’une nouvelle technologie qui permet aux producteurs laitiers d’inséminer eux-mêmes leurs génisses, répondant ainsi à la pénurie de main-d’œuvre et au manque de relève des inséminateurs professionnels, en particulier dans les régions éloignées.
« On a perdu notre coop à Amos et on perd le CIAQ [Centre d’insémination artificielle du Québec], alors on se revire de bord. Il faut tricoter un peu plus serré. Mais c’est la vie des régions éloignées », raconte David Cyr, producteur laitier de La Corne.
Au départ stressé par cette nouvelle responsabilité, il dit cependant s’être rapidement senti à l’aise avec l’outil Eye Breed, qui permet d’inséminer les vaches sans palpation rectale, grâce à une caméra qui transmet les images directement sur son téléphone cellulaire. « On n’avait pas le choix; le service d’insémination du CIAQ cessait au mois de novembre. Soit on l’apprenait à l’ancienne, ou avec le CIAQ, qui a fait venir un représentant avec une machine Eye Breed. La caméra entre dans le vagin, tu vois le col et tu as ta semence dans ta pipette et tu aspires le col pour insérer la semence », décrit-il.
Les dix éleveurs du secteur d’Amos, qui ont tous opté pour cette option en se procurant chacun un pistolet, s’ajoutent ainsi à la trentaine d’autres utilisateurs dans la province.
Elle mentionne qu’environ 1 % des producteurs laitiers québécois utilisent cette technologie, qui se révèle particulièrement utile là où les exploitations agricoles sont plus dispersées.
Le directeur régional des ventes pour le territoire nord au CIAQ, Jophrey Soucy, ajoute que les taux de succès de la nouvelle méthode, une avancée technologique dont le CIAQ est le seul dépositaire au Québec, plaident en la faveur de son adoption. « L’avantage avec la technologie, c’est que c’est beaucoup plus facile. Dans un laps de temps très court, les gens vont avoir la même performance [qu’un inséminateur professionnel]. N’importe qui est capable d’inséminer une vache avec cet outil-là », soutient-il en ajoutant du même souffle que le CIAQ reste disponible pour accompagner les producteurs, mais aussi pour leur livrer de l’azote et d’autres produits à la ferme.
Les producteurs paient une mensualité pour utiliser l’appareil. « Ça marche comme un contrat de téléphone. On loue [la machine] et au bout de deux ans, elle est à nous », souligne David Cyr.
Le CIAQ calcule que pour le secteur d’Amos, le point d’équilibre en matière de coût est atteint à partir de 40 têtes. « Pour une ferme de 40 vaches, c’étaient les mêmes coûts qu’un inséminateur. Donc, plus [l’éleveur] avait de vaches, moins ça lui coûtait cher d’utiliser la technologie », affirme M. Soucy.