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La récolte du soya avance au Québec. Si les premières livraisons étaient bonnes, les prochaines, comme prévu, souffriront davantage…
« Jusqu’à présent, les problèmes de grains verts n’étaient pas aussi mauvais qu’on aurait pu l’imaginer. Mais on risque de déchanter… Car plus nous avançons, plus la qualité de certains lots semble diminuer », analyse Josée Beaulne, directrice des approvisionnements chez Prograin. De fait, les prochains champs qui seront récoltés sont ceux que les producteurs ont semés en dernier. Et plusieurs de ces cultures n’étaient pas parvenues à maturité avant que sévisse le gel du 19 septembre. À la date de la tombée du journal, le 16 octobre, Prograin estimait à 55 % la proportion de ses livraisons de soya à identité préservée (IP) qui restaient à venir. Jusqu’à maintenant, les producteurs obtenaient, tout de même, en moyenne, des rendements de 2,85 à 3 tonnes à l’hectare.
Chez Ceresco, l’agronome Hicham Bali mentionne des rendements de 5 à 15 % moindres que ceux de la saison dernière. « La qualité est bonne jusqu’à présent et le pourcentage des lots déclassés ne dépasse pas 1 %. Mais peut-être que ce pourcentage augmentera avec la récolte des variétés tardives ou celles semées en juin », note-t-il.
35 à 40 % des lots seront déclassés
« Le grain qui entre depuis quelques jours, ce n’est pas le luxe! On voit du déclassement relié à la sclérotinia et à la présence de grains verts. Ce n’est pas généralisé, mais ce n’est pas une année le fun », mentionne le copropriétaire d’un centre de grains du Centre-du-Québec. Il estime qu’il reste de 20 à 25 % des superficies de soya à récolter dans sa région, et que selon la tendance des derniers jours, de 35 à 40 % des prochains chargements devraient être déclassés. « Pour les centres de grains, ça va devenir compliqué à gérer, tous ces lots de mauvaise qualité. On n’avait pas vu ça depuis un bout », assure-t-il. Pour le producteur, un niveau élevé de grains verts entraîne une dépréciation pouvant atteindre ou dépasser les 20 $ la tonne. Certains lots pourraient même être carrément refusés.
Inquiétude dans le maïs
La récolte du maïs débute dans certaines régions. Et elle soulève des inquiétudes. « Les rendements de maïs semblent assez élevés, mais plusieurs de nos clients sont préoccupés. Les éleveurs, notamment de volailles, se demandent s’il y aura suffisamment de grains pesants [68 kg et plus à l’hectolitre] au Québec », note Richard Lacroix, directeur de la commercialisation des grains à La Coop fédérée. Si cette hypothèse se vérifie, des acheteurs pourraient rapidement se tourner vers les Américains pour importer du grain de qualité…
Au Centre-du-Québec, un centre de grains s’attend à ce que 40 % des récoltes se classe selon un poids spécifique sous les 64 kg à l’hectolitre. Un pourcentage qui pourrait même s’avérer plus élevé avec les journées chaudes enregistrées récemment. « Quand c’est chaud et humide comme le temps qu’on connaît [16 octobre], les grains de maïs qui manquent de maturité peuvent commencer à pourrir aux champs ou, du moins, ils pourraient présenter une perte de qualité supplémentaire. »