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La nomination récente de Benoît Pharand comme directeur général de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ) soulève des questions dans la communauté agronomique.
M. Pharand était, jusqu’à tout récemment, directeur général du Réseau végétal Québec, un regroupement de joueurs de l’industrie des fertilisants, de la phytoprotection et des semences. Sa nomination à la direction de l’OAQ lance un message contradictoire par rapport aux orientations de l’Ordre, qui dit travailler à renforcer la confiance du public envers l’indépendance de ses membres.
Dans un échange de courriels avec La Terre, l’OAQ a spécifié que M. Pharand a été embauché par son conseil d’administration (CA) « pour ses compétences en gestion », et que son rôle se limite à ce qui est défini dans le Code des professions, c’est-à-dire à des responsabilités administratives et à la mise en œuvre des décisions du CA. M. Pharand commencera son mandat le 15 avril.
Rappelons que le milieu a été ébranlé, il y a six ans, par les déclarations très médiatisées de Louis Robert, agronome au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), qui avait dénoncé l’influence de l’industrie des pesticides dans le travail des agronomes et dans les centres de recherches publics du Québec. Le double rôle de certains agronomes, qui agissent à la fois comme conseillers auprès des producteurs agricoles et vendeurs d’intrants, avait alors été remis en question, en raison de potentiels conflits d’intérêts.
Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a déposé, en juin 2022, un projet de loi pour réformer la Loi sur les agronomes afin, notamment, de séparer la vente d’intrants agricoles et les services-conseils, mais celui-ci est mort au feuilleton avec le déclenchement des élections provinciales d’octobre 2022.
Toujours une priorité
La présidente sortante de l’OAQ, Martine Giguère, indique que ce projet de réforme de la Loi sur les agronomes demeure une priorité pour le CA en place, qui a poursuivi ses travaux avec le MAPAQ à ce sujet, dans les dernières années. « Je pense que c’est important que la loi soit actualisée, car il faut qu’elle reflète l’agronomie d’aujourd’hui. C’est une loi qui a 50 ans. Si on veut s’assurer d’être capables de bien répondre à notre mission de protection du public, ça nous prend des outils réglementaires qui sont actuels. L’Ordre, le CA, souhaite que le projet se poursuive », a -t-elle souligné en entrevue avec La Terre.
Parmi les mesures souhaitées, Mme Giguère mentionne entre autres des éclaircissements au Code de déontologie pour mieux prévenir les conflits d’intérêts, en clarifiant la façon dont les agronomes doivent déclarer leur rémunération à la commission ou les ristournes.
Christian Overbeek visé par une enquête
Le quotidien Le Devoir a appris que l’actuel président des Producteurs de grains du Québec, Christian Overbeek, est visé par une enquête du syndic de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), à la suite d’une plainte anonyme d’un individu. L’enquête viserait la période où M. Overbeek était agronome et président du Centre de recherche sur les grains. L’OAQ ne confirme toutefois pas la tenue de cette enquête, puisque le Syndic agit en toute indépendance et confidentialité. « Ni la permanence de l’Ordre ni le conseil d’administration n’a accès à ces informations, et ce, jusqu’à ce qu’une plainte soit déposée au conseil de discipline », a-t-elle indiqué à La Terre.