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Pangea poursuit sa série d’acquisitions de terres cultivables au Saguenay–Lac Saint-Jean.
Cette fois, l’homme d’affaires Charles Sirois et son équipe sont sur le point de conclure l’achat de deux terres, à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix et à Alma, a appris la Terre.
« On se demande quand ça va s’arrêter », s’inquiète le producteur laitier Sylvain Boily, également président du syndicat local de l’UPA au Lac-Saint-Jean Est.
« Ce qui nous étonne, ajoute de son côté Yvon Simard, président de la fédération de l’UPA régionale, c’est qu’il [Charles Sirois] nous avait dit qu’il n’était pas en mode acquisition dans notre région. »
Dans cette région où Pangea est très présente, le bruit court que les producteurs-vendeurs se sont vu offrir une surprime pour leurs terres. « C’est difficile de le faire confirmer, concède Sylvain Boily, mais on nous dit qu’ils sont prêts à payer 3 700 $ l’acre. C’est très cher payé! »
Yvon Simard ne veut pas « tirer à boulets rouges » sur les producteurs qui vendent à Charles Sirois et à son bras droit, Serge Fortin. « C’est humain et on peut les comprendre de vouloir vendre, pour des raisons qui leur appartiennent, convient-il. Chose certaine, toutefois, ça change le modèle de l’agriculture. On le voit bien que Pangea s’installe, avec ses équipements et ses centres de grains. »
La relève endettée
Ce nouvel épisode vient ajouter une nouvelle couche (de terre) dans l’épineux dossier de l’accaparement des terres agricoles par des groupes financiers ou des opérateurs jumelés à des producteurs.
« Il n’y a pas de doute, avance Sylvain Boily, Pangea et sa gang sont affamés. Ils achètent et ils empêchent des producteurs moins fortunés de vivre sur leur terre, ou d’y prendre de l’expansion. »
« Mais il y a aussi des jeunes qui s’endettent comme des fous pour acheter, parce que les prix chez nous ont augmenté sans commune mesure. On va laisser quoi à notre relève? » se questionne le producteur âgé de 53 ans.
Le producteur-syndicaliste entend reposer la même question, mercredi, lors du congrès régional de l’UPA, à Alma. « Je veux qu’on relance le débat », martèle-t-il.
Parions qu’on risque de réentendre parler de la Société d’aménagement et de développement agricole du Québec (SADAQ), qui a été mise au rancart par le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis.