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Très récent dans la province, le concept de motel agricole fait l’objet d’une étude du Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du cégep de Victoriaville, depuis février. « Nous travaillerons avec des motels actifs et en démarrage, précise le chercheur Pierre-Olivier Ouimet, chargé de projet au CISA. On cherchera comment définir ce modèle, quels sont les besoins de ces organisations (juridique, financier, éducationnels) et comment les soutenir. »
Qu’est-ce qu’un motel agricole?
L’objectif du concept est de mutualiser les ressources, explique M. Ouimet. « Ce n’est pas comme un incubateur, précise-t-il, car ce n’est pas basé sur la seule transmission de connaissances, sur la formation. Ça vise une relation à moyen ou long terme entre partenaires, pas juste au stade de démarrage. D’ailleurs, même le nom de motel agricole ne fait pas nécessairement consensus, puisqu’il évoque un passage bref. »
En activité depuis l’automne 2021, le Motel agricole des Basques, à Trois-Pistoles, dans le Bas-Saint-Laurent, a été le premier du genre au Québec.
Le Motel agricole des Basques a 66 hectares en location, un système d’irrigation et un de drainage, de l’espace d’entreposage, une cuisine aux normes et différents équipements en location. Il compte désormais six entreprises partenaires. « On pourrait avoir encore plus de gens si les locataires pouvaient habiter sur place », ajoute le préfet.
Un concept populaire
Pierre-Olivier Ouimet explique l’intérêt des motels par différents facteurs. « Notre relève est différente de par le passé, mentionne-t-il. Il y a des gens qui se lancent et qui ne viennent pas de familles agricoles. Certains sont des néoruraux. Il y a aussi la hausse du prix des terres et les taux d’intérêt élevés. Les gens cherchent également une qualité de vie, à créer des liens. Avant, tout ça était assuré par la famille. »
Le nouveau projet de recherche du CISA est financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Il se divise en deux volets : d’une part, la recherche-action, qui se fait de pair avec des organisations sur le terrain et vise des actions concrètes, et d’autre part, le développement d’une communauté de pratique.
Un horticulteur s’aventure dans cette voie
Sans le savoir, c’est justement un modèle de motel agricole que l’horticulteur Éric Janelle, de Saint-Germain-de-Grantham, dans le Centre-du-Québec, cherche présentement à mettre en place.
Le propriétaire de la Pépinière Janelle et Fils veut recruter des entreprises en démarrage qui auraient un intérêt à se joindre à lui, pour, notamment, louer et mettre à profit ses huit hectares de terres inutilisées. « J’ai envie de donner un coup de pouce, de faire bénéficier les gens de la chance que j’ai eue avec mes parents », souligne-t-il.
Parmi les actifs qu’il souhaite mettre à contribution, il y a des tracteurs, du matériel d’irrigation et des serres. « J’ai 15 000 pi2 de serres qu’on n’utilise plus à partir de la fin juin, précise-t-il. En plus, il y a un achalandage naturel, avec les clients de notre commerce. »
Il est ravi de savoir qu’une recherche se met en place à ce sujet. « C’est le fun de savoir que ça existe! On fait nos affaires dans notre coin et on réalise que la société nous pousse dans un sens, qu’il y a une convergence des idées, dit-il. Ce n’est pas facile de tenir comme entreprise agricole en ce moment. On a comme tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais si on se met à plusieurs, elle va sembler plus légère. »
Cinq motels agricoles en place au Québec
- Le Motel agricole des Basques (Bas-Saint-Laurent)
- La Centrale agricole (Montréal)
- Les Cocagnes (Estrie)
- Les Jardins de Victoria (Estrie)
- 33 Hectares (Lanaudière)