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Daniel Bonin et Maryse Sauvé sont aux petits oiseaux. L’entrée en scène inespérée d’un investisseur, qui s’est improvisé « dragon », permet à ce couple non voyant propriétaire de la ferme d’élevage de canes À la canne blanche, en Estrie, de construire un nouveau bâtiment d’élevage. La production d’œufs pourra ainsi être doublée.
La construction du bâtiment, qui hébergera 700 pensionnaires, est avancée. Il accueillera ses premiers oiseaux d’ici la fin mars. L’investissement avoisine 260 000 $.
En plus de participer au financement du projet, l’homme d’affaires sherbrookois Sébastien Grégoire est devenu actionnaire de l’entreprise de Stukely-Sud.
Le couple avait dû se résoudre à « mettre un genou à terre » au printemps 2023, rappelle Maryse Sauvé. À défaut d’obtenir du financement, il avait sollicité de l’aide par l’entremise d’une campagne de sociofinancement GoFundMe.
Les deux producteurs agricoles, qui commercialisent 300 000 œufs annuellement, avaient appris, à l’époque, qu’ils allaient perdre le fournisseur d’œufs de canes chez qui ils s’approvisionnent pour compléter leur propre production de 100 000 œufs par année. La survie de leur entreprise, unique en son genre au Québec, passait donc par la construction d’une deuxième canardière.
Leur appel à l’aide a été entendu. Ils ont amassé quelque 35 000 $. Mais c’est surtout l’arrivée de l’homme d’affaires Sébastien Grégoire, actuaire de formation, qui a fait la différence.
« Coup de foudre »
Interpellé par l’histoire du couple, M. Grégoire, déjà engagé dans différentes entreprises, explique avoir contacté Daniel Bonin et Maryse Sauvé pour leur offrir son aide. Le coup de fil qu’il leur a passé, un dimanche matin, a été suivi par une visite la journée même. « La vérité, c’est qu’on n’a pas parlé du tout de business cette fois-là, raconte Sébastien Grégoire. On a parlé de la pluie et du beau temps. Et ça coulait! »
Celui-ci affirme avoir eu un « coup de foudre » pour le couple non voyant qui représente, selon lui, un formidable modèle de résilience. « Le coup de foudre est venu d’abord pour les individus et ensuite pour l’entreprise », dit-il. « Ç’a cliqué », confirme Maryse Sauvé.
Sébastien Grégoire affirme avoir ainsi souhaité s’impliquer davantage qu’en finançant le nouveau bâtiment agricole. D’où son arrivée dans l’actionnariat.
Les fondateurs d’À la canne blanche conservent 50 % des parts de l’entreprise, ainsi que le dernier mot sur les différentes décisions. Ils se réjouissent en outre de pouvoir profiter de l’expertise financière de leur nouveau partenaire.
Croissance
La nouvelle canardière sera pratiquement identique à celle que la ferme possède déjà, précise Daniel Bonin.
L’objectif visé par À la canne blanche est de produire 330 000 œufs d’ici 2025, de façon à ce que la ferme soit « autonome ». Daniel Bonin souligne que cela permettra du même coup de conserver le contrôle sur la qualité des œufs.
Davantage qu’un simple partenaire financier, Sébastien Grégoire attend par ailleurs le printemps avec impatience pour utiliser le tracteur qu’il a acquis pour faire des travaux d’excavation et de drainage à la ferme.