Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Au Québec, la pourriture à sclérotes (ou moisissure blanche) est l’une des plus importantes maladies des cultures agricoles, et celle qui cause le plus de pertes économiques. Les cultivars commercialisés n’y sont que partiellement résistants, ce qui pousse souvent les producteurs à appliquer systématiquement des fongicides. Deux projets d’étude en cours au CÉROM pourraient influencer l’usage de certains produits réglementés.
Outil d’aide à la décision (OAD) pour la sclérotiniose du soya
Dans le cadre de ce projet de trois ans, l’équipe de la docteure Tanya Copley, chercheuse en phytopathologie au CÉROM, entend développer un OAD permettant aux producteurs de prendre des décisions éclairées concernant la pertinence d’appliquer des fongicides. Un prototype est actuellement utilisé par une cinquantaine de producteurs et conseillers agricoles provenant de différentes régions productrices de soya. Les chercheurs étudient l’indice de sévérité de la maladie (DSI), le niveau de risque d’occurrence des apothécies et l’effet des traitements de fongicides pour déterminer les conditions optimales d’utilisation. « On évalue les prévisions météorologiques des deux semaines précédant et suivant la floraison, le stade de croissance du plant et le taux d’humidité du sol. Nous avons déjà des modèles prévisionnels en fonction de la quantité de pluie, des températures et de la vitesse du vent qui permettent de prédire quand les apothécies seront présentes au champ », précise la chercheuse.
Une équipe d’agronomes du MAPAQ participe également à ce projet, qui vise à offrir un OAD fiable aux producteurs d’ici la fin de 2026.
Optimisation d’un biofongicide éprouvé
L’efficacité du biofongicide Contans WG pour contrôler la pourriture à sclérotes dans différentes cultures est abondamment documentée. « C’est un champignon qui s’attaque directement aux sclérotes de S. sclerotiorum, les rendant non viables », vulgarise Mme Copley. Dans le contexte de l’étude, des essais sont menés chez des producteurs ayant un historique de la maladie et dans des parcelles au CÉROM, afin d’évaluer l’impact de différents protocoles d’application. « Dans les parcelles du CÉROM, des sacs de sclérotes ont été installés à différentes profondeurs, avec ou sans travail de sol, pour mesurer l’effet de ces méthodes. L’objectif est d’optimiser la performance du produit dans nos conditions agroclimatiques pour réduire les pertes dans le soya », décrit la chercheuse. Ces essais effectués en Montérégie-Est et dans Chaudière-Appalaches prendront fin en 2025.
Les résultats de ces recherches permettront de formuler des recommandations aux producteurs pour une utilisation raisonnée et plus rentable des fongicides.