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VICTORIAVILLE – Excédé par un trop plein d’exigences issues de différents ministères qu’il considère comme déconnectées de la réalité à la ferme, le vice-président de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ), Guy Pouliot, a livré un long plaidoyer devant le ministre provincial de l’Agriculture, le 19 février. Il a demandé à André Lamontagne de faire en sorte qu’une « directive d’aider le monde agricole » émane directement du premier ministre, François Legault.
« On dit qu’on veut l’autonomie alimentaire. Moi, je vous entends le dire. J’entends François Legault le dire à l’occasion. Des autres ministères, je ne l’entends pas. Même qu’au contraire, ils me rentrent dedans en sacrifice », a exprimé au micro le producteur de l’île d’Orléans, lors de l’assemblée générale annuelle de l’APFFQ, qui s’est tenue à Victoriaville, dans le Centre-du-Québec. Il a notamment évoqué les ministères de l’Immigration, du Travail et de l’Environnement, qui, par leurs exigences qui s’additionnent, alourdissent constamment la tâche administrative des producteurs de petits fruits en matière de gestion de la main-d’œuvre et de normes environnementales. À cela s’ajoute le salaire à verser aux travailleurs qui ne cesse d’augmenter.
Guy Pouliot a souligné qu’une meilleure coordination entre ces ministères et celui de l’Agriculture, au moment de prendre des décisions qui ont une incidence sur les fermes, serait de mise.
« Ce qu’on voudrait, c’est que M. Lamontagne soit au centre d’un groupe. Que la directive vienne d’en haut et qu’on assoit aussi l’Environnement, le Travail et [l’Immigration] autour [de la table] », dit-il, calculant que plusieurs dizaines de millions de dollars par année pourraient être épargnées au secteur horticole en frais de toutes sortes et en formulaires à remplir, par un simple « ménage ».
« On est étouffés », a-t-il lancé, insistant sur « l’urgence d’agir ».
André Lamontagne a répondu avoir déjà amorcé un travail de sensibilisation auprès de ses homologues quant à la réalité des agriculteurs, souvent incomprise de leur part, a-t-il admis. Il reste cependant beaucoup « d’éducation » à faire, selon lui.
« Tout de suite quand je suis revenu, début janvier, c’est quelque chose dont j’ai parlé. […] Je veux qu’on trouve le moyen de sensibiliser davantage le ministère, l’organisme, le décideur, à ce que vous faites, comment vous le faites et pourquoi il faut mettre des lunettes agricoles avant de décider, avant de poser un geste, afin de mesurer l’impact que ça a pour vous autres », a-t-il soutenu, réitérant son engagement à faire avancer les choses, notamment sur la question de l’allégement réglementaire.
« On a parlé d’allégement réglementaire, on a parlé du ministère de l’Immigration, on a parlé de salaire minimum. […] Je prends tout ça. L’an prochain, je vais revenir et on verra ce qu’on a fait avec ça », a-t-il conclu.
Une nouvelle présidente
Une productrice de fraises, de framboises et de légumes diversifiés de L’Assomption, dans Lanaudière, Josiane Cormier, est la nouvelle présidente de l’APFFQ. Elle remplace Michel Sauriol, qui avait été élu, en 2023, pour un mandat d’un an. Pendant son discours, Mme Cormier a souligné le rôle important des fermes de fraises et de framboises, qui, par l’entremise de l’autocueillette, donnent une chance à la population de rester connectée à l’agriculture. D’ailleurs, cette dernière reçoit régulièrement des groupes scolaires à sa ferme. « Quand je leur demande il y en a combien qui ont encore un contact avec l’agriculture, s’il y en a deux ou trois dans le groupe qui lèvent la main sur 30, c’est beau. Je pense que tout part de là, que le contact avec le milieu agricole est de plus en plus rare. C’est dur après d’expliquer aux gens nos enjeux », a-t-elle relevé.