De l'école à la terre 19 février 2024

Une expérience pédagogique collaborative entre vétérinaires et maréchaux-ferrants

Apprendre à bien balancer les pieds des chevaux est une science qui nécessite énormément de connaissances, ainsi que de nombreuses années d’apprentissage. En résumé – très grand résumé – le but de l’expérience était de visualiser ce qu’on appelle le centre de rotation du pied, qui se trouve à être au milieu des deux condyles de la deuxième phalange.

Bien souvent, en tant que maréchaux, on se fie à plusieurs points de repère dans le pied afin d’y arriver (pointe de la fourchette, ligne blanche, base de la fourchette, etc.). Toutefois, plusieurs de ces repères peuvent se modifier dans le temps. Par exemple, la ligne blanche peut s’étirer à cause d’une surcharge, ou encore la fourchette peut pourrir et être plus difficile à localiser clairement. Je me creuse donc la tête depuis un bout de temps pour avoir un point de repère de plus et, idéalement, qui ne devrait pas se modifier autant dans le temps.

Avec les participants de la formation d’apprenti maréchal-ferrant au campus La Pocatière de l’ITAQ, en collaboration avec l’enseignante et vétérinaire Pascale Dubé, nous avons donc tenté cette expérience. Grâce à la palpation de la deuxième phalange au niveau du paturon, il est possible de tracer une ligne qui marque la fin de l’os dans le sabot. Puis, nous traçons deux lignes supplémentaires : une qui suit la face dorsale (en avant) et une qui suit la face palmaire (en arrière) de la première phalange. Ainsi, ces deux lignes recoupent la première. Nous plaçons ensuite un marqueur (une tête de clou MX55 de Mustad) au centre de cette ligne qui devrait être, théoriquement, le centre de rotation.

Dans la majorité des cas, les participants ont réussi à être très près du centre de rotation quand nous avons fait la radiographie.

Nous avons ­compris que puisque le pied est rond, le facteur qui causait le plus d’erreurs était le positionnement du marqueur.

Un angle différent fausse les lignes qui suivent la première phalange, donc cela déplace le point.

Cette expérience a été un énorme succès. De plus, c’est une piste intéressante pour nous rapprocher davantage de notre objectif de trouver une façon fiable et adaptable de mieux tailler les pieds de chaque cheval. Merci à tous ceux qui contribuent à ces idées collaboratives et qui améliorent l’expertise de nos différents spécialistes.


Institut de technologie agroalimentaire du Québec