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Plusieurs boisés de ferme sont oubliés au bout des champs, constate l’ingénieur forestier Julien Moreau. Ceux-ci auraient avantage, selon lui, à être aménagés afin d’y récolter des essences arrivées à maturité qui entament leur déclin ainsi que d’y prélever les arbres croches ou malades. Un tel ménage peut d’ailleurs se révéler payant pour le propriétaire, qui reçoit généralement une intéressante somme d’argent pour chaque hectare où des arbres sont récoltés. Sans compter que l’entretien d’un boisé en augmentera la valeur à long terme.
Le montant que reçoit le propriétaire varie évidemment selon les essences et le volume d’arbres récoltés, mais l’ingénieur affirme remettre habituellement aux propriétaires une somme nette de 500 $ à 1 500 $ l’hectare pour des travaux qui peuvent ensuite être répétés tous les 15 ans environ.
Clé en main
Améliorer son boisé peut sembler une tâche ardue pour des producteurs agricoles qui ne disposent ni du temps ni des équipements nécessaires. « Il y a des fermes qui n’ont pas le temps ou qui ne connaissent pas leurs boisés qui sont sur le bout de leur terre. On leur offre du clé en main en s’occupant du plan d’intervention, des permis avec la municipalité, de trouver l’entrepreneur forestier, de s’assurer qu’il coupe les bons arbres. Ensuite, on résume les travaux dans un tableau pour que le propriétaire comprenne bien ce qui a été fait et on lui envoie le chèque », énumère le propriétaire de l’entreprise Sylva Croissance, dans Lanaudière, laquelle offre les services en génie et en aménagement forestier. Il n’est d’ailleurs pas le seul à proposer ce concept d’aménagement; la majorité des groupements forestiers l’offre aussi.
Au moment de l’entrevue, le 6 février, Julien Moreau était justement en train d’aménager la forêt de 17 hectares d’un producteur d’asperges dans le but d’accroître la croissance de ses érables rouges et d’améliorer son peuplement de pruches. Il ajoute que dans certains cas, une partie de l’aménagement peut viser à améliorer le potentiel faunique. En intensifiant les coupes par endroits, les arbres et les arbustes profitent de la lumière pour repousser avec une plus grande densité, ce qui crée un garde-manger et un abri pour la faune.
Il existe cependant des boisés plus pauvres, où les travaux dans des peuplements de faible valeur n’apporteront pas de gains financiers notables aux propriétaires. Il en va de même si les infrastructures sont déficientes. « S’il faut construire un pont à 20 000 $ pour donner accès aux machines, les travaux seront durs à rentabiliser », nuance M. Moreau. L’ingénieur forestier assure néanmoins qu’avec les changements climatiques, les propriétaires ont plus que jamais avantage à effectuer des travaux pour rendre leur forêt saine et vigoureuse afin qu’elle résiste mieux aux maladies de même qu’aux ravageurs exotiques.