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Les chevaux sont des herbivores monogastriques qui, lorsqu’alimentés avec des fourrages, développent rarement des problèmes. La mastication des fourrages stimule la production de salive dont la quantité peut atteindre quatre fois celui du foin ingéré. La salive sert aussi de tampon à l’acidité de l’estomac.
Le cheval sécrète l’acide chlorhydrique en continu dans son estomac. Toutefois, si les repas sont trop espacés, il se peut que l’estomac se vide ou que les aliments qui s’y trouvent deviennent saturés d’acide chlorhydrique. Cette situation le prédispose à des ulcères. Pour contrer ce risque, il faut s’inspirer du comportement naturel du cheval, qui consiste à manger de petites quantités en continu. L’estomac se vide partiellement lorsqu’il est rempli aux trois quarts. Ainsi, lorsque les repas sont fréquents, les particules alimentaires s’imprègnent d’acide chlorhydrique, mais ne deviennent pas saturées. Une fois que le bol alimentaire quitte l’estomac pour atteindre l’intestin grêle, le vrai processus de digestion et d’absorption commence. C’est à cet endroit que sont absorbés de 60 à 70 % des protéines, de 65 à 75 % des hydrates de carbone non structuraux et environ 95 % du calcium, du magnésium, du gras et des vitamines. Le phosphore fait exception, car seulement 50 % du phosphore serait absorbé dans l’intestin grêle et le reste, dans le gros intestin.
Après passage dans l’intestin grêle, les résidus alimentaires non digérés ou non absorbés se retrouvent dans le cæcum, puis dans le côlon. Cette partie du système digestif est colonisée par des milliards de bactéries et de protozoaires qui digèrent principalement les parties fibreuses des aliments. Si de fortes quantités d’hydrates de carbone non structuraux (ex. : amidon) arrivent dans le cæcum, il se produit une fermentation secondaire qui entraîne une augmentation de la production d’acides gras volatils, une baisse du pH et une prolifération rapide des bactéries lactiques. La production d’acide lactique augmente alors, causant une baisse importante du pH, pouvant conduire à l’apparition de coliques et de fourbures. Si des quantités importantes de concentrés doivent faire partie de la diète, ils devront être servis après le foin et en petits repas.
En plus d’améliorer l’absorption des nutriments, de diminuer les risques d’ulcère d’estomac, la vitesse de passage des aliments et le risque d’acidose dans le gros intestin, la consommation adéquate de fourrages réduit aussi l’incidence des stéréotypies comme le « tic du rot » ou le « tic de l’ours ».
Idéalement, afin de profiter au maximum des bienfaits des fourrages pour les chevaux, il faut leur en offrir à volonté.
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