REPENTIGNY – Quatre ans après la mise en branle de la Zone Agtech dans la MRC de L’Assomption, l’équipe de gestion commence à voir les fruits de ses efforts. Le 6 février, à l’occasion du Grand Colloque Agtech organisé à Repentigny, dans Lanaudière, plusieurs annonces se sont succédé, dont la plus importante est l’octroi par Québec d’une subvention qui permettra la construction d’un complexe d’innovation, un projet de 40 M$. 

On a aussi annoncé les noms des deux premières entreprises qui s’installeront dans la Zone, à savoir Agriculturix (technologie de l’information) et CultivatÉ (production mycologique). 

Le projet de la Zone Agtech, conçu pour combler le vide laissé par la fermeture de l’usine Electrolux en 2014, a mis du temps à s’implanter, notamment à cause de la pandémie. « On a démarré juste avant, en février 2020… et tout s’est arrêté», explique la directrice générale, Marilou Cyr.

Cela dit, la gestionnaire estime que ce délai a permis de faire avancer d’autres éléments. « On a créé des liens avec les entreprises, avec les centres de recherche et les centres universitaires, dit-elle. On a crédibilisé la Zone Agtech. C’était important, car autrement, qui voudrait s’y installer? Cette période a aussi été l’occasion de décontaminer le terrain d’Électrolux, et d’aménager les infrastructures en eau et en électricité pour accueillir les entreprises. »

Elle rapporte que la Zone Agtech a, depuis quatre ans, soutenu 150 entreprises de toutes tailles, en offrant différents conseils et soutiens en matière de réseautage, de financement et de développement technique et organisationnel. 

De la brique et du mortier

En octobre, un premier édifice de condos industriel a été achevé, à Repentigny. « Nous avons dix locaux de 2 700 pieds carrés, souligne Marilou Cyr. Ils pourront accueillir des entreprises qui se consacrent à la production à haute valeur ajoutée ou en préproduction industrielle. » Les deux premiers locataires seront, pour l’un, dans l’extraction de molécules de plantes (à des fins médicales, de suppléments alimentaires et de biocosmétiques) et pour l’autre, dans la production de plantes mères pour le cannabis médical.

Ce printemps, un autre édifice de condos industriels sera construit, cette fois sur le site de la Zone Agtech à L’Assomption. Sur le toit, on retrouvera une serre de haute technologie, construite par Vermax, une division des Industries Harnois. « Nous avons parcouru le monde durant cinq ans pour dénicher ce qui se faisait de mieux. Cette serre est le résultat de ces recherches », a déclaré Yves Dubé, vice-président en recherche et développement pour les projets spéciaux d’Industries Harnois, lors d’une présentation. L’espace sera loué par un serriculteur (dont le nom reste à confirmer), qui y produira des légumes. « Au départ, la production ne sera pas optimisée. Le producteur devra apprendre à maîtriser les technologies de pointe et à les faire avancer, avec l’objectif que ses apprentissages profitent à l’industrie », explique Mme Cyr. 

Avec une inauguration prévue dans deux ans, le complexe d’innovation de L’Assomption sera quant à lui consacré à la recherche et au développement. Il accueillera, sur deux des étages, le Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL), spécialisé en biologie végétale et horticole et, sur deux autres étages, les futurs bureaux de l’équipe d’Agtech, de même que des espaces de travail pouvant être loués à des entreprises pour de la recherche et du développement. « On veut qu’il se crée une émulation entre elles, explique Marilou Cyr. Ce sera aussi bien des start-up que des entreprises établies. Elles auront notamment accès à de l’équipement de pointe qui sera mis en commun, ce qui réduira les coûts de développement. »

Notons que d’autres annonces sont attendues dans les prochaines semaines.

Une évolution à vitesse grand V

Propulsée par les changements climatiques, la volonté d’autonomie alimentaire et la rareté de la main-d’œuvre, la technologie agricole (agtech) s’est développée de manière spectaculaire. À ceux qui se sentiraient étourdis par cette évolution, Marilou Cyr conseille ceci : « Ça peut être étourdissant, tout ça, mais il faut partir de ses besoins et penser à adopter une seule technologie à la fois. »