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Pour Marc-André Van Winden, le président du Groupe Vegco, qui regroupe 12 fermes maraîchères en Montérégie, l’idée de fédérer l’ensemble de la production de légumes au Québec semble utopique, étant donné la distance entre les producteurs et la logistique complexe que l’initiative impliquerait. Il estime en revanche qu’une coordination de l’offre, peut-être par régions, serait bénéfique.
« Est-ce que le secteur québécois aurait avantage à s’organiser? Oui, parce que les chaînes s’organisent. Il y a quatre acteurs majeurs dans l’alimentation qui sont en position de force par rapport aux producteurs. Avec quatre ou cinq groupes de producteurs, mettons un par région, on serait en meilleure position pour négocier », croit celui qui a l’habitude de collaborer de la sorte avec les coactionnaires de son groupe.
Pas un modèle pour tout le monde
Les 12 actionnaires du Groupe Vegco produisent ensemble une quinzaine de légumes différents chaque année, sur environ 2 000 hectares, qu’ils mettent en commun et qu’ils vendent aux grandes chaînes et sur les marchés d’exportation. Leur modèle bien rodé est soutenu par une équipe qui fait un contrôle qualité, qui standardise la production et qui l’arrime aux besoins des clients.
« Une des clés de notre succès, c’est qu’on produit ce qu’on est capables de vendre en s’imposant des limites à nous-mêmes. Après une tournée des clients, par exemple pour la laitue, on se demande si on est capables de tout vendre et on détermine qui doit réduire les acrages. Le bout le plus difficile, ce n’est pas la mise en marché; c’est d’être capables de vendre intelligemment », explique M. Van Winden, reconnaissant que ce modèle, qui exige beaucoup de résilience et une grande confiance entre les actionnaires, n’est pas fait pour tout le monde.
Évaluation coût-bénéfice
Pour Annie Royer, la titulaire de la Chaire de leadership en enseignement de la mise en marché collective des produits agricoles à l’Université Laval, le premier aspect à analyser lorsqu’on souhaite mettre en place une structure de mise en marché collective, c’est le rapport coût-bénéfice. « Parce que plus tu as d’outils pour intervenir, plus tu te donnes des chances d’avoir un bénéfice, mais ça a un coût quand même. Ça exige un gros effort, de se mettre d’accord entre producteurs », soulève-t-elle. Marc-André Van Winden, le président du Groupe Vegco, assure que la structure derrière le regroupement génère des bénéfices. « Tu deviens un incontournable, parce que tu offres du volume. Pour une chaîne, c’est plus facile de faire affaire avec de gros joueurs. »