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QUÉBEC – « Nourrir l’avenir un savoir à la fois. » Voilà la mission que se sont donnée les étudiants de l’Université Laval en organisant, cette année, un salon dont l’objectif est d’expliquer aux citoyens les avancées de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
« On est tous des futurs agronomes, agroéconomistes, nutritionnistes ou transformateurs alimentaires. On veut montrer au public ce qu’il se fait de nouveau dans le monde agricole, pour leur faire comprendre qu’on est là pour les nourrir, et bien les nourrir. Car si on veut encore le soutien du public, il faut leur montrer où on s’améliore et où on s’en va », explique Jérémy Arel, étudiant de 3e année en agronomie et président de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation lors de laquelle un salon a été organisé au Centre de foires d’ExpoCité à Québec, du 19 au 21 janvier.
Les étudiants le qualifient du « plus grand salon 100 % étudiant au Canada ». Ce dernier était séparé en deux salles, l’une axée sur la production agricole, avec entre autres des moutons, des vaches, une salle de traite, un système de conduite automatisée de la machinerie par GPS et un site de production maraîchère. Puis, dans la salle adjacente, se trouvaient des kiosques axés sur les produits alimentaires. « Cette année, on a poussé davantage pour faire un lien entre les deux [salles]. Par exemple, on a un étudiant qui a son kiosque de vulgarisation de la viticulture et, de l’autre côté, on a un producteur de vin québécois qui offre ses produits. Même chose pour le porc, le lait, et même les insectes [comestibles] », indique Juliette L’Italien, qui en est à sa 3e année en agronomie et qui joue le rôle de directrice des communications pour l’événement.
Ce salon en était à sa 49e édition. Il mise sur une centaine d’étudiants bénévoles et a reçu 5 600 visiteurs, comparativement à près de 5 000 l’an dernier.
Reportage : Martin Ménard / Montage : Jérôme Vaillancourt
Parmi les kiosques de produits alimentaires, l’un offrait une variété intéressante de champignons frais, et leur producteur provenait d’un secteur du Québec très réputé pour son agriculture… le quartier Côte-des-Neiges à Montréal! « La moitié des champignons sont natifs de l’île. Je les trouve à l’état sauvage, je les clone, et je les commercialise », affirme Michaël Loyer, cofondateur des 400 Pieds de champignon.
Le salon a présenté un kiosque sur les fermes d’insectes et un autre sur la dégustation d’insectes, tenu par Justine Chouinard (au centre sur la photo), une étudiante à la maîtrise en nutrition. À droite, Juliette L’Italien, directrice des communications pour le salon a croqué quelques insectes entiers à saveur d’érable et cajun. « C’est meilleur que je pensais! » s’est exclamée Juliette.
« Les gens sont souvent rebutés par les cages d’élevage. Ils posent des questions. On leur explique qu’il y a des raisons, par exemple que c’est pour diminuer le coût de production. On leur dit aussi que l’industrie s’adapte. Le bien-être animal devient plus important, l’industrie agrandit les cages, ou en interdit certaines, justement pour répondre aux besoins des consommateurs. Quand on explique, les gens comprennent! » partage Marie Paquin, étudiante de 4e année en agroéconomie.
Assis sur le modèle de 2014, Gabriel Blouin, étudiant en génie agroenvironnemental, parle de cette compétition interuniversitaire de conception de mini-tracteurs. Les étudiants travaillent cette année sur un tracteur hybride, jumelant un moteur électrique à un moteur à essence. « C’est une transmission planétaire qui fait fonctionner les deux moteurs en même temps pour aller chercher plus de puissance pour l’épreuve de tir. On a fini 8e sur 16 l’an passé. Cette année, on veut finir en meilleure position, en améliorant la solidité du châssis et l’ergonomie. »
Daphné Robert étudie en agronomie à l’Université Laval pour reprendre la ferme familiale. Elle a été exposante avec son entreprise Le popcorn de la p’tite blonde. « On parle de devenir plus gros qu’Orville Redenbacher! » s’exclame-t-elle. Ses ventes de maïs à éclater, en formats de 650 g et de 2,2 kg, représentent le plan d’avenir de celle qui cultive du maïs sous régie biologique avec son père à Saint-Pie, en Montérégie. Elle envisage de vendre aussi différentes saveurs et de construire une cuisine commerciale afin d’offrir des sacs de maïs éclaté.
Danick Bonnette, dont le tatouage sur le bras représente le schéma moléculaire de la bière, a partagé avec les visiteurs les techniques de fabrication de cette boisson. Il a aussi dévoilé sa passion pour les bières intégrant des ingrédients uniques. « La bière est un sujet qui m’a toujours passionné, car c’est la créativité. Une des plus intéressantes que j’ai trouvée, c’est Brett & Sauvage, en Gaspésie. Ils sont allés prendre des levures sauvages dans la forêt gaspésienne sur des fruits et du miel, et ont fait des bières avec. […] J’ai déjà vu une bière à saveur d’Oreo. Elle a macéré avec de vrais biscuits; c’est tellement explosif », décrit M. Bonnette.
Les visiteurs pouvaient assister à une démonstration de traite de vaches et plus loin dans le parcours du Salon et déguster différents types de fromages bio de la Fromagerie L’Ancêtre.
Ariane Lapré présente l’une de ses brebis, qui se nomme Miracle, laquelle a été récupérée par l’éleveur et nourrie au biberon toute sa jeunesse. « Les gens ne savent pas, mais beaucoup de producteurs vont nourrir au biberon des animaux pour les sauver, par exemple d’une mère peu maternelle. C’est une histoire qu’on raconte aux visiteurs, car la majorité des producteurs vont avoir de belles histoires comme celle-là. Ils font attention à leurs animaux », souligne l’étudiante en agronomie.