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La fermeture complète de l’usine Olymel de Vallée-Jonction le 21 décembre dernier, combinée aux vacances des employés des abattoirs pendant la période des Fêtes, a des contrecoups dans les élevages et chez les transporteurs d’animaux depuis quelques semaines.
« J’ai 300 cochons en attente, c’est énorme : je reviens à des niveaux proches de la COVID », s’exclame Mathieu Pilote, producteur porcin à La Malbaie, dans Charlevoix. Chacun de ses bâtiments étant « maximisés au pied carré », il craint que d’autres reports de livraison de ses animaux prêts à partir ne le placent dans une situation compliquée.
Le transporteur Steve Nadeau, copropriétaire de l’entreprise Nadeau Express, à Sainte-Marguerite, dans Chaudière-Appalaches, tire le même constat auprès des producteurs porcins qu’il dessert. Il anticipe « un méchant problème » si l’écoulement ne s’améliore pas dans les prochaines semaines.
De la même manière, Réjean Berthiaume, de l’entreprise Transport JR Berthiaume, de Saint-Élzéar, dans Chaudière-Appalaches, commence à trouver que le poids élevé des porcs de la catégorie Coop, qui avoisinent les 150 à 160 kg vivants, rapporte-t-il, compliquent énormément la tâche pour tout le monde. « Ça commence à être lourd, et c’est compliqué à transporter : on ne peut pas en mettre autant [que d’habitude] dans la remorque, et il y a plus de mortalité », illustre-t-il. Le transporteur, qui cumule 25 ans dans ce domaine, estime que la situation des porcs en attente n’est toutefois ni pire ni mieux que dans les mêmes périodes des dernières années, après les vacances des Fêtes. « Ça déborde, c’est vrai, mais ça dépend à qui tu parles. Ce sont surtout les porcs Coop qui sont problématiques actuellement », observe-t-il.
Pas de drapeau rouge du côté d’Olymel
C’est d’ailleurs ce que rapporte le transformateur Olymel, qui indique qu’il est normal, pour cette période de l’année, d’avoir des porcs en attente et des poids plus lourds et envisage d’ailleurs un retour à la normale dans les prochaines semaines. « Ce phénomène annuel est, en effet, causé par les congés fériés des usines et les vacances des employés. La situation actuelle est nettement plus favorable que celle vécue au cours des dernières années et nous n’avons pas d’impact particulier dû à la fermeture de Vallée-Jonction sur ce point », signale Audrey Giboulet, directrice intérimaire des communications corporatives chez Olymel.
Réjean Berthiaume doute de son côté que les choses puissent rentrer dans l’ordre aussi vite. « C’est une période de transition et d’adaptation pour tout le monde : pour nous, les transporteurs, mais aussi du côté de la production et des abattoirs, parce qu’il faut que la logistique change. Depuis la fermeture de Vallée-Jonction, on ne peut plus faire un voyage de 60 ou 70 porcs comme ça : l’abattoir est quatre fois plus loin et il faut remplir la vanne avec 188 à 200 porcs. C’est plate, mais on a une nouvelle réalité; les producteurs doivent s’habituer. »
Des éleveurs avec qui La Terre a pu s’entretenir estiment eux aussi que l’année 2024 sera encore très difficile, alors que l’effet des fermetures de bâtiments porcins entamées avec le mécanisme de retrait temporaire de la production porcine ne se fait pas encore sentir.