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Plus d’une semaine après que des vents violents se soient abattus sur l’Estrie, des acériculteurs en sont au grand nettoyage de leur érablière. Certains constatent d’importants dommages laissés par la tempête, notamment des arbres cassés ou déracinés.
« On commence à avoir des appels », indique le président des Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie, Jonathan Blais.
À Chartierville, Jean-François Lachance estime avoir perdu près de 600 érables lors de la tempête survenue dans la nuit du 9 au 10 janvier. Des 20 000 entailles qu’il exploite, une terre où en sont regroupées 6 000 a particulière été affectée.
« Tous les gros érables sont tombés, des 100-150 ans. À long terme, ce sont plusieurs dizaines de milliers de dollars qu’on va perdre », calcule-t-il, faisant remarquer que le remplacement d’arbres matures ne se fait pas en un claquement de doigts. Un érable, dit-il, mettra environ 50 ans avant de devenir productif.
« On est à une place où il vente pas mal, mais comme ça, non. Mon père de 76 ans n’avait jamais vu un désastre pareil dans l’érablière. »
Le résident de Coaticook, Steve Devost, qui exploite 32 000 entailles dans le Vermont, juste au sud de la frontière avec l’Estrie, n’a pas eu le temps de faire le tour de toutes ses terres encore, mais estime déjà avoir perdu 150 érables. De nombreuses tubulures seront aussi à réparer. Dans son coin, deux tempêtes ont fait rage, les 9 et 13 janvier, les rafales de vent atteignant parfois 135 km/h.
Des discussions à propos des assurances
En mai 2022, un autre événement climatique semblable avait lourdement endommagé des érablières de l’Outaouais et de Lanaudière. Des producteurs dont les arbres avaient été cassés ou déracinés par le vent avaient relevé à La Terre l’absence de programme d’assurance adapté à ce genre de sinistre. Des discussions entre les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), la Financière agricole et le ministère provincial de l’Agriculture ont eu lieu depuis afin de voir comment corriger le tir.
« Tout ça part de mai 2022. On a ouvert un chantier avec la Financière pour voir comment dédommager un producteur qui perd ses entailles. […] Combien vaut une entaille, une érablière avec contingent, quelle méthodologie avoir, quel serait le seuil de déclenchement », énumère le porte-parole des PPAQ, Joël Vaudeville, affirmant que le gouvernement démontrerait de l’ouverture à adapter les programmes à la réalité des acériculteurs.
Les PPAQ suggèrent par ailleurs aux producteurs de bien documenter les dégâts en cas de catastrophe naturelle en prenant des photos des arbres endommagés et des bris d’équipements, puisque différentes formes d’aide peuvent s’appliquer à leur situation, notamment pour le remplacement d’entailles perdues.