Actualités 28 août 2014

Le prix des engrais en forte hausse

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Des superficies de maïs plus importantes que prévu ont entraîné une hausse notable des prix de l’engrais azoté.

L’urée, par exemple, a vu son prix de gros augmenter de 150 $ à 300 $ la tonne, de la fin mars au 23 avril. « Cette montée s’explique essentiellement par la hausse des semis de maïs », soutient Francis Bilodeau, économiste de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ). M. Bilodeau note également que les distributeurs d’engrais d’Amérique du Nord tiennent très peu d’inventaires depuis deux ans et ont été dans l’obligation de s’approvisionner rapidement face à la demande plus forte qu’anticipée.

« Dans un marché ouvert, une augmentation de la demande devrait s’accompagner rapidement d’une offre plus importante », analyse néanmoins l’économiste de la FPCCQ, qui constate que les prix poursuivent leur progression depuis le début de l’année. Le 2 janvier dernier, l’urée se transigeait à aussi peu que 386 $ US la tonne métrique sur le marché (US Gulf granular) contre 733 $ US le 23 avril. Le prix était encore plus élevé dans l’Ouest canadien, atteignant pas moins de 895 $ la tonne métrique le 23 avril.

Coût de production en forte baisse

Alors que le prix de l’engrais azoté explose, le prix du principal intrant nécessaire à sa production est à son plus bas.

Le gaz naturel, qui explique environ 80 % du coût de production, se négociait à environ 4,50 $ US pour un million de BTU, au milieu de 2011, contre 1,93 $ US pour un contrat de mai à la Bourse de New York, récemment.

En théorie, les producteurs d’engrais pourraient donc offrir des prix d’aubaine pour tenter d’accaparer plus de parts de marché. « Le marché de l’engrais a toujours été plus relié au prix des cultures qu’à celui du gaz naturel », a néanmoins expliqué Jeffrey Stafford, un analyste duMorningstar, dans une entrevue au Wall Street Journal. M. Stafford ajoute que les producteurs d’engrais ont été capables d’accaparer une plus grande marge de profit dans ces circonstances. Ce n’était pas le cas lorsque le prix du maïs vivotait à moins de 3 $ le boisseau avant 2006.

Il demeure par ailleurs impossible de savoir si les usines nord-américaines tournent à plein régime ou non pour tenter de combler le récent accroissement de la demande. Certains producteurs d’engrais, notamment dans le secteur de la potasse, ferment parfois temporairement des usines afin de faire diminuer l’offre et de raffermir les prix.

On sait par ailleurs que de nouvelles usines d’urée, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, devraient générer plus d’offres d’engrais plus tard en 2012.