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Transformer radicalement les pratiques d’élevage bovin au Québec pour les rendre plus durables, voici le vaste programme auquel ont décidé de s’attaquer Simon Lafontaine et Frédérique Lavallée. Tous deux universitaires spécialisés en élevage durable, ils sont également propriétaires d’un troupeau de 60 bouvillons qu’ils finissent à l’herbe, à Dupuy, en Abitibi-Témiscamingue.
À l’été 2022, La Terre rapportait leur intention de développer un service de consultation auprès des agriculteurs, lequel serait éventuellement adjoint à une certification, ÉcoBoeuf, garantissant leur démarche. « Dès le départ, on voulait avoir un impact à large échelle en accompagnant des agriculteurs, explique Frédérique. Tout ça nous permet aussi d’être dans du concret, sur le terrain. Parce que les chercheurs, on est souvent dans les études! »
Depuis, Simon a achevé un doctorat en production bovine écoresponsable et Frédérique termine sa maîtrise en ayant commencé des études doctorales dans le même domaine.
À l’été 2022, ils ont appris que le Plan pour une agriculture durable du gouvernement provincial permettait de lancer des cohortes régionales de développement des pratiques. Ils s’y sont lancés dès l’automne suivant. « Nous avons approché cinq agriculteurs de la région qui étaient curieux des pratiques écoresponsables pour les accompagner, raconte Frédérique. Le but était de démystifier la régie de pâturage en rotation [qui permettrait, selon certaines études, de favoriser une meilleure captation carbone et d’améliorer l’alimentation des bovins]. Ça leur faisait un peu peur de penser qu’il faut tout le temps déplacer le troupeau. On voulait les aider à faire les premiers pas. »
Avant de lancer formellement ÉcoBoeuf, le couple compte poursuivre ses recherches sur la production bovine écoresponsable, notamment avec le concours des parents de Simon Lafontaine, également éleveurs bovins. Le cheptel permettra d’analyser l’incidence de certaines pratiques.
Frédérique consacre ses études et recherches doctorales au sylvopastoralisme et à l’agroforesterie. « Pour moi, les arbres doivent faire partie de l’élevage bovin, explique-t-elle. C’est important à la fois pour la lutte aux changements climatiques et pour l’adaptation. »
En plus d’accompagner les entreprises, la transmission du savoir des deux chercheurs se fera également par l’éducation. Simon commence en effet à enseigner la production bovine écoresponsable à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), en janvier 2024. « L’UQAT a été un pôle de recherche et d’innovation important au Québec en production animale, mentionne-t-il. Et là, c’est à moi de reprendre le flambeau et de lui donner un second souffle. »