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Avoir son propre troupeau de bisons, Anouk Caron y a rêvé pendant une décennie. Et depuis juillet, c’est maintenant chose faite, grâce à l’arrivée de ses premiers bisons sur sa terre.
Son projet a germé en visitant un élevage à Saint-Jean-Port-Joli, alors qu’elle étudiait en agronomie à l’Université Laval. « J’ai eu un coup de cœur pour cet élevage, explique la propriétaire de Rustik Bison, à Saint-Herménégilde, en Estrie. Ce sont des bêtes rustiques au boutte, calmes, mais imprévisibles en même temps. Elles peuvent charger et elles ont des cornes. En plus, la viande est très maigre et délicieuse. On est des chasseurs dans notre famille, alors on aime la viande. »
Ses études en agronomie terminées, la jeune femme a d’abord travaillé comme chercheuse en laboratoire. « Mais finalement, le terrain me manquait. Alors, j’ai commencé à travailler comme agronome en grandes cultures », dit celle qui n’avait toutefois pas oublié son rêve.
Tranquillement, ce dernier a pris forme. « Ce n’est pas facile de se partir en agriculture quand on ne vient pas d’une famille d’agriculteurs », raconte l’éleveuse de 28 ans. Qu’à cela ne tienne. Avec son conjoint, elle a pris le temps de faire ses classes. En 2022, ils ont assisté au Congrès international des éleveurs de bisons en Saskatchewan, et ils ont fait le tour de l’Alberta pour visiter des élevages et ainsi parfaire leurs connaissances.
Ils ont aussi été confrontés aux aléas de la quête d’une terre. Au lieu des 30 hectares qu’elle prévoyait, Anouk Caron s’est rabattue sur la location d’une terre de 10 hectares. La taille du troupeau a aussi été revue en conséquence. Au lieu des 25 à 30 femelles envisagées, l’éleveuse a plutôt opté pour 10.
Philosophe, elle juge que ce n’est pas plus mal.
Les pas en avant se font déjà à grandes enjambées, puisque deux de ses 11 bisons mâles ont grossi plus vite que prévu et sont partis pour l’abattage. « C’est allé plus rapidement qu’on pensait! On a vite dû monter notre site Web avec notre boutique en ligne, dit l’agricultrice, pour qui la vente directe aux consommateurs était un incontournable. Dans les petites productions, c’est le secret de la rentabilité. » Elle se réjouit que les acheteurs soient au rendez-vous, au point d’avoir même une liste d’attente.
Quelques mois après le début de l’aventure, Anouk brosse un bilan fort positif de ses premiers pas en agriculture. « Ça se passe vraiment bien et pourtant, il y a un millier de manières dont ça aurait pu mal se passer, estime-t-elle. Il faut dire que je suis vraiment bien entourée, avec mon chum, ma famille et celle de mon chum. »
Et dans sa liste des prochains rêves à accomplir, il y a tout en haut celui de « se dénicher un endroit à soi ». « On souhaite se trouver une terre dans la région et devenir propriétaires », dit-elle.
Un bisonneau inattendu
À peine cinq jours après avoir reçu ses premiers bisons, en juillet dernier, Anouk Caron a eu toute une surprise : la naissance inattendue d’un bisonneau! « On ne savait même pas qu’une des femelles était enceinte, raconte-t-elle. Chez les bisons, ça ne paraît presque pas. » La nouvelle éleveuse a découvert le bisonneau alors qu’elle était en compagnie de sa grand-mère, venue visiter la ferme pour la première fois. « Quand on est arrivées près des bisons, il y avait un petit. En plus, c’était le jour d’anniversaire de mon chum. Quand je l’ai appelé pour lui dire, il ne m’a pas crue! En tout cas, on a décidé de s’acheter des tests de grossesse! »