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La Ferme Biophile, à Saint-Anicet, en Montérégie, va bientôt perdre la propriété du lot où se trouve le site archéologique Droulers.
La MRC Le Haut-Saint-Laurent a en effet décidé d’offrir 63 055 $ pour acquérir cette parcelle, située en zone agricole, lors de sa session du 9 mai dernier. La Ferme Biophile doit donner sa réponse d’ici le 30 mai. Sans quoi la MRC mettra en branle les procédures d’expropriation. Ce n’est pas la première fois que la MRC adopte une résolution comportant une menace d’expropriation de ce lot.
« Je ne me laisserai pas intimider », a signalé à la Terre France Droulers, propriétaire de la Ferme Biophile, toujours opposée à la vente. « La vente ou l’expropriation aboutissent au même résultat, soit la perte de contrôle de ce lot qui se situe au centre de mon exploitation. C’est comme si vous vendiez une chambre située au centre de votre maison », a-t-elle illustré. Mme Droulers n’a toujours pas digéré que la désignation de ce lot comme site historique ou protégé la prive de la possibilité d’y passer la charrue ou de le cultiver.
Cette offre est par ailleurs fort éloignée de sa réclamation d’un loyer de 23 000 $ par an pour reconduire le bail qui prend fin en 2016. « Les agriculteurs qui autorisent une éolienne sur leurs terres reçoivent environ 15 000 $ par an, pendant 20 ans, a expliqué Mme Droulers. Et je subis plus d’inconvénients qu’eux. Ma réclamation correspond à 1,50 $ par visiteur. » Pour l’heure, la Ferme Biophile reçoit un loyer de 1000 $ par an.
De gré ou de force
« La MRC offre 0,30 $ le pied carré pour acquérir cette superficie de 1,9 hectare », a déclaré à la Terre le directeur général de la MRC, François Landreville. Il s’agit à peu près du double de la valeur agricole de ce lot. La MRC ajoute 1000 $ au titre de dédommagement pour frais encourus par la Ferme Biophile. M. Landreville a souligné que cette offre est négociable. « Notre proposition comporte un accès direct au site afin de ne pas nuire aux activités agricoles de la Ferme Biophile », a-t-il dit.
La MRC semble décidée à acquérir ce site, de gré à gré ou de force. « Ce site archéologique, avec son centre d’interprétation et son village amérindien reconstitué, constitue la plus grande attraction de notre MRC, avec 15 000 visiteurs par an », a fait valoir M. Landreville. Tourisme Montérégie lui a remis quatre Coqs d’Or au cours des cinq dernières années dans la catégorie des activités touristiques de moins de 500 000 visiteurs, a-t-il ajouté. Ce site est catalogué comme une référence sur Internet pour connaître les Iroquoïens du Saint-Laurent. On y a déjà trouvé 700 000 artefacts sur un potentiel de huit millions.
La guerre des nerfs dure depuis quelques années entre La Ferme Biophile et la MRC. Le projet d’une zone tampon autour du site a été abandonné par les élus municipaux. Reste à savoir si la MRC peut vraiment exproprier ce lot. Le litige risque de se retrouver très bientôt devant les tribunaux.