De l'école à la terre 18 décembre 2023

Comment garder juste ce qu’il faut d’eau au champ?

En ce qui concerne les précipitations en eau pendant la saison de culture, les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. En effet, bien que les moyennes annuelles demeurent sensiblement les mêmes, soit de 550 mm à 600 mm dans la vallée du Saint-Laurent, ce sont les épisodes de précipitations plus soutenues qui sont plus récurrents. Pour faire face à ces épisodes, mieux vaut être bien préparé au champ!

En 2022, bien qu’il y ait eu un déficit cumulé de 70 mm très tôt le 15 juin, la saison s’est terminée avec un surplus de plus de 100 mm au mois d’octobre.

Cette année, nous avons constaté, à quelques endroits sur le territoire, des précipitations journalières localisées dépassant les 100 mm, soit l’équivalent de 20 % de la précipitation annuellement reçue pendant toute la saison de culture.

Cette année, nous avons constaté, à quelques endroits sur le territoire, des précipitations journalières localisées dépassant les 100 mm, soit l’équivalent de 20 % de la précipitation annuellement reçue pendant toute la saison de culture.

Chronologiquement, voici les travaux qui devraient être envisagés afin de mieux résister à ces coups d’eau :

1. S’assurer du bon fonctionnement du système hydrographique existant en vérifiant que les éléments en place sont fonctionnels et bien dégagés, tels les raies de curage, les fossés et les cours d’eau. La présence d’une végétation bien établie est essentielle pour empêcher l’érosion de se produire, mais elle doit être entretenue afin d’empêcher la formation de broussailles trop denses, la prolifération d’arbustes ou l’accumulation de troncs, qui peuvent favoriser la formation d’embâcles. Un fossé propre fraîchement creusé et à nu n’est également pas la solution, car il risque d’être sujet à des problèmes importants de ravinement lors de crues spontanées à la suite de précipitations. 

2. Régler, de façon localisée, les problèmes du réseau d’égouttement de surface par des aménagements hydrauliques simples, tels des avaloirs, des voies d’eau engazonnées, des puits d’infiltration, des tranchées filtrantes et des chutes enrochées qui permettent de ralentir le ruissellement et d’éviter certains problèmes d’érosion. Vérifier que la capacité d’évacuation des ponceaux installés est suffisante et qu’il n’y a pas d’affaissement. Certaines calvettes installées il y a plusieurs années n’ont pas été dimensionnées de façon suffisante pour permettre l’écoulement du débit d’eau des précipitations actuelles.

3. Investir dans un système de drainage souterrain. Considérant l’investissement nécessaire, il est important de consulter un professionnel afin de poser un bon diagnostic. Si l’utilité première d’un système de drainage souterrain est d’abaisser le niveau trop élevé de la nappe phréatique, dans certains cas, une nappe anormalement élevée par rapport aux cours d’eau environnants peut également être la résultante d’un sol trop compacté. La solution réside alors dans un sous-solage en août, dans des conditions propices, et par l’adoption de pratiques culturales mieux adaptées permettant d’éviter ou de réduire la compaction. De plus, le réseau de drainage souterrain est un système qui nécessite un entretien régulier pour être fonctionnel. Trop souvent, on investit aveuglément dans un système de drainage, par exemple pour faire doubler les drains, alors qu’il suffit de retirer les débris des grilles à la sortie existante des drains, au printemps et à l’automne, afin de le rendre fonctionnel pour l’écoulement d’eau.

Profitez de la saison hivernale pour en apprendre davantage. L’Institut de technologie agroalimentaire du Québec a créé une série de formation axée sur la gestion de l’eau au milieu agricole, dans le cadre du parcours de formation continue du plan d’agriculture durable (PAD) : tinyurl.com/mra2kttw.