Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les stocks de poulet surtransformé, dont les ailes, ont atteint des niveaux au-dessus des moyennes historiques dans la dernière année. Dans son dernier bilan des stocks en entrepôt, Agriculture et Agroalimentaire Canada rapporte, pour le mois d’octobre 2023, des stocks de 11,4 millions de kilogrammes (Mkg) d’ailes, ce qui représente une augmentation de 30,4 % par rapport aux stocks de 2022. Plusieurs autres parties surtransformées et transformées, comme les poitrines désossées, ont suivi cette tendance, mais de manière moins marquée, à l’exception de cuisses, dont les stocks sont, à l’inverse, en baisse par rapport à 2022.
Selon Marie-Ève Tremblay, directrice générale aux Éleveurs de volailles du Québec (EVQ), cette situation est multifactorielle. « On a eu une très bonne croissance dans les dernières années, soit d’environ 2,7 %, ce qui va au-delà de la croissance de la population, qui est d’environ 1,9 %. Or, cette année, on prévoit un léger ralentissement de la production, qui va s’accoter avec la croissance de la population », rapporte-t-elle. Les importations sont une autre cause possible expliquant cette situation, ajoute Mme Tremblay, notamment celles en provenance du Chili, dans le cadre de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste.
Le président des EVQ, Sylvain Lafortune, rapporte que leur principal transformateur, Exceldor, mise sur le Superbowl, en février, pour écouler une partie des stocks d’ailes de poulet accumulés dans les entrepôts.
Changement d’habitudes
Le Conseil québécois de la transformation de la volaille confirme cette hausse importante des inventaires de produits surtransformés à l’échelle canadienne (ailes cuites, croquettes, burgers, filets panés, etc.) ainsi que de poitrines, qu’il explique, entre autres, par un ralentissement des ventes dans le secteur de la restauration, en raison de la situation économique actuelle. « En épicerie, les ventes de ces produits sont également victimes des décisions des consommateurs de réduire leurs achats de produits à valeur ajoutée », spécifie le regroupement, qui précise que les consommateurs se tournent désormais vers des produits plus abordables comme les cuisses de poulet ou la viande brune.
Des stocks de dindons 30 % plus élevés
Le ralentissement de la consommation et les importations ont également contribué à rehausser les stocks de dindons, à l’exception des poitrines, dans les entrepôts canadiens. « Ils sont 30 % plus élevés que l’année passée », a signalé Richelle Fortin, directrice des affaires économiques aux EVQ, lors d’une journée d’information sur la production de dindon, le 12 décembre, à Drummondville. Selon elle, les transformateurs misent sur la période des Fêtes pour écouler les surplus, qui ne peuvent pas être maintenus à de tels niveaux à longueur d’année.