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Après un printemps à combattre les gels et un été très pluvieux qui laissaient entrevoir une saison en dents de scie, la chaleur de septembre et d’octobre a « sauvé la mise » dans les vignobles québécois, juste à temps pour les vendanges.
« On n’a pas encore tous les chiffres, mais on peut dire que le poids de la récolte est un peu supérieur à la moyenne », a résumé en entrevue le président du Conseil des vins du Québec (CVQ), Louis Denault, qui qualifie les raisins de « très jolis » cette année.
« Au Québec, on recherche la meilleure maturité de raisin possible pour la production de vin, avec un bon taux de sucre et la plus basse acidité possible », décrit-il, affirmant que la chaleur de l’automne a favorisé ces caractéristiques.
Celui qui est copropriétaire du Vignoble Ste-Pétronille, à l’île d’Orléans, espère que cette récolte de 2023 permettra aux vignerons du Québec de surpasser les trois millions de bouteilles de vin par année qui avaient été produites en 2021 et 2022.
Taxe pour la vente en épicerie dès le 1er décembre
Si M. Denault juge les récoltes de raisins satisfaisantes, il appréhende plusieurs défis de taille pour la prochaine année. Dès le 1er décembre, les vignerons de la province devront verser une taxe de 40,3 % à l’État québécois pour commercialiser leurs bouteilles dans les épiceries, tout comme le font les producteurs étrangers. Cette mesure découle d’un différend entre le Canada et l’Australie devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
« Ça va faire mal à ce marché. […] Peu de vignerons vont continuer d’envoyer leur vin en épicerie », prévoit le président des CVQ, qui précise que ce marché permet normalement d’écouler le tiers des vins québécois. En date du 21 novembre, à une semaine de l’entrée en vigueur de la « majoration », M. Denault attendait que le gouvernement du Québec officialise une forme de soutien qui sera offert à l’industrie. Le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie a pour sa part souligné, dans un courriel à La Terre, sa collaboration pour « le maintien de la compétitivité de l’industrie vitivinicole », affirmant que « différents programmes sont déjà en place » pour soutenir les vignerons. « On ne sait pas où on s’en va; on n’est au courant de rien », plaide M. Denault, relevant que cette taxe s’ajoute aux lourdeurs administratives déjà imposées à ses membres par les deux paliers de gouvernement et dénoncées depuis longtemps par son organisation. « On demande des allégements, mais rien ne change. Le problème, ce n’est pas dans les champs, et ce n’est pas la demande pour le vin québécois non plus; c’est le gouvernement. C’est dommage, parce qu’on ne veut pas d’argent, on veut juste qu’on nous libère de toute cette lourdeur. »