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Alors que le secteur porcin voit des élevages fermer leurs portes, celui de l’industrie caprine manque cruellement de joueurs. Un portrait-diagnostic sectoriel de l’industrie caprine laitière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), paru en septembre, conclut pourtant à des perspectives intéressantes, alors que la demande pour ce produit est en hausse et que les agriculteurs ne parviennent pas à y répondre.
On souligne notamment dans le rapport que seuls 9 % de la demande québécoise pour le fromage de lait de chèvre est comblée par la production du Québec, le reste doit être importé, notamment de l’Ontario. En fait, l’offre de lait est à ce point basse que c’est un enjeu pour la transformation. « Pour Saputo – le client le plus important, avec 50 % des achats – ça leur prend un minimum pour partir la chaîne de production », explique Jean-Philippe Jolin, vice-président des Producteurs de lait de chèvre du Québec.
Il faut dire que l’industrie a perdu des plumes de 2017 à 2022. La production de lait a chuté de 32 %, pour passer à 6,7 millions de litres, et le nombre de producteurs est passé de 109 à 82, une dégringolade qui a suivi une baisse de prix du lait.
La vapeur semble toutefois se renverser avec une croissance de 24 % du prix de vente, obtenue lors des plus récentes négociations du plan conjoint. Ce nouveau prix est en vigueur depuis le 1er février 2023. « Nous sommes l’une des industries les plus rentables actuellement », estime M. Jolin.
Si le prix devrait aider l’industrie, le rapport du MAPAQ précise que d’autres défis restent aussi à relever, notamment pour les entreprises de petite taille, qui peinent à être rentables. « C’est plus difficile pour les petits et ce n’est pas évident de passer de petit à moyen. Ça prend un autre genre de ressources », mentionne celui qui est copropriétaire de la ferme Caprijol, à Saint-Gervais, dans Chaudière-Appalaches, et fait partie des joueurs importants, avec 1 500 chèvres en lactation.
Le portrait-diagnostic souligne que différentes initiatives pour soutenir les producteurs caprins dans leur évolution et dans l’atteinte de la rentabilité ont été mises sur pied, comme le Club d’accompagnement vers la croissance, qui offre un accompagnement personnalisé aux producteurs.
L’autre défi est de stimuler la création de nouvelles entreprises dans le secteur. « Mais l’industrie souffre d’une mauvaise image avec les crises qu’on a vécues ces dernières années, juge Jean-Philippe Jolin. Les autres producteurs pensent qu’on est une bande de hippies, sans technologie, qui ne font pas de sous. On a un travail à faire pour les convaincre. Et comme on n’a pas un grand budget, on y va par bouche-à-oreille. Et je suis prêt à montrer mes chiffres à qui veut les voir! »