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Des chercheurs de l’Université Laval constatent que les vaches issues de la fécondation in vitro sont un peu moins fertiles que celles issues de l’insémination artificielle. Ils tirent cette conclusion d’une grande analyse de données provenant du registre du contrôleur laitier Lactanet.
« Il semble que nos technologies de reproduction [in vitro] laissent une petite trace sur l’animal généré qui va faire en sorte que la fertilité va être un peu moins bonne », a affirmé Marc-André Sirard, lors d’une conférence présentée au Symposium sur les bovins laitiers, le 8 novembre.
Le professeur titulaire à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, qui dirige la Chaire de recherche du Canada en génomique fonctionnelle appliquée à la reproduction, a expliqué que les conséquences potentielles de la fécondation in vitro sur les bovins laitiers, une pratique relativement récente, mais en augmentation, n’ont presque pas été étudiées jusqu’ici. Des études sur les rongeurs et les humains, en revanche, suggéraient déjà que la procédure pouvait altérer le métabolisme, la croissance et la fertilité. Le projet de recherche financé par Novalait, auquel a aussi participé l’Université McGill, visait à documenter ces effets présumés dans la population de vaches laitières du Québec.
Les chercheurs ont donc comparé les caractéristiques liées à la santé, à la fertilité et à la production laitière de 16 905 vaches provenant de l’insémination artificielle, de 3 585 issues du transfert d’embryon et de 732 de la fécondation in vitro, entre 2012 et 2018. Pour que la gestion à la ferme ait le moins d’influence possible sur les résultats, au terme de la comparaison, une sélection de troupeaux qui intègrent les trois modes de reproduction a été faite.
« Ça n’a pas l’air beaucoup, mais c’est énorme, 730 animaux [issus de la fécondation in vitro]. On est l’un des pays où, dans le laitier, on a le plus grand data pour être capables de faire cette analyse » a relevé M. Sirard, affirmant que le Québec et le Canada sont des leaders mondiaux de la sélection génétique chez les bovins laitiers.
Les chercheurs ont notamment remarqué que les vaches issues de la fécondation in vitro produisent plus de lait en moyenne, mais qu’elles mettent trois à quatre jours de plus avant de devenir gestantes. Aussi, les filles présentent moins de mammites, mais plus de métrites et de kystes ovariens.
En réponse à des questions de participants dans la salle, il a d’ailleurs précisé que les milieux dans lesquels est faite la culture des embryons après la fécondation, tout comme l’âge de la donneuse et de la porteuse peuvent être déterminants. « C’est comme s’il y avait un peu plus de problèmes lorsque les taures sont trop jeunes comme porteuses, mais c’est encore pire lorsque les taures sont trop jeunes comme donneuses », a-t-il mentionné.
Les chercheurs ont fourni des données à Semex et à Holstein Canada qui leur permettront de peaufiner et d’améliorer la technique in vitro.