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Malgré la vague de froid du mois d’avril et les aléas de Dame Nature, les cultures maraîchères québécoises évoluent sans trop d’embûches.
« En général, par rapport au gel, il y a eu plus de peur que de mal, note la technologue du Conseil québécois de l’horticulture (CQH), Jennifer Gagné. Tout le monde était inquiet, car on pensait que ça aurait un impact plus important. » À tout prendre, si le printemps plutôt doux annonçait des récoltes hâtives, le froid n’a fait que remettre les choses en place. « Finalement, on est dans le temps quant au calendrier de production », assure-t-elle.
La majorité des cultures vont bon train : asperges, brocolis, choux, céleris, carottes, oignons, tomates et tutti quanti jouissent d’une croissance normale. De quoi réjouir les producteurs de laitue. « Alors que l’année dernière était catastrophique à cause de la pluie, c’est complètement différent cette année », compare Mme Gagné.
Seuls quelques vergers dans les régions du sud de Montréal ont subi des dommages dus au gel. Les pommiers à variétés hâtives ont été particulièrement affectés parce que les bourgeons floraux étaient à un stade critique de leur croissance. Le phénomène demeure cependant très limité, selon l’agente d’information sur les marchés du CQH, Caroline Tessier. Dans les vergers qui n’ont pas été touchés, les fruits atteignent de 10 à 15 mm de diamètre. « On rapporte même une légère avance dans la production, de l’ordre de 7 à 10 jours, par rapport aux années antérieures », souligne-t-elle.
Un coup de dé
Depuis deux semaines déjà, les fraises du Québec font tranquillement leur apparition dans les marchés publics. Selon le CQH, les conditions de culture sont bonnes dans l’ensemble des secteurs.
« Les producteurs qui ont arrosé par aspersion et dont les fleurs étaient sous bâches ont été épargnés par le gel », indique Jennifer Gagné. La technologue explique qu’il y a eu moins de 5 % de pertes pour les fraises arrosées par aspersion, tandis que les autres producteurs ‒ certains avaient mis en bâche, d’autres non – estiment leurs pertes à près de 50 %. « Je ne pense toutefois pas que ça va faire une différence sur les volumes parce que beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte », précise-t-elle.
La saison, qui s’annonçait hâtive, sera finalement dans les normes. Dans la plupart des régions, la récolte de fraises sous bâches a débuté la semaine dernière ou commencera cette semaine.
Aux yeux du directeur général de l’Association des jardiniers maraîchers du Québec, André Plante, les producteurs prennent des risques en semant très tôt en saison. « S’il n’y a pas trop de gel, s’il n’y a pas trop de malchance, ils peuvent cependant récolter beaucoup plus tôt qu’avant », résume-t-il. Les primeurs de pommes de terre pourraient d’ailleurs arriver très tôt cette saison.