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Catherine Lessard et Stéphanie Forcier, respectivement directrice générale adjointe de l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) et directrice générale de l’Association de producteurs de fraises et de framboises du Québec (APFFQ), sont formelles. Les programmes d’assurance récolte ne répondent plus aux besoins des producteurs et doivent faire l’objet d’une révision compte tenu des événements climatiques extrêmes qui font de plus en plus partie de leur réalité.
« Pour les producteurs maraîchers, environ 30 % de la récolte a été perdue cette année », explique Mme Lessard. Le premier programme qui intervient, dit-elle, est celui de l’assurance récolte de La Financière agricole du Québec (FADQ). Or, 30 % seulement des producteurs maraîchers ont pris la protection tous risques qui protège contre les excès d’eau. « C’est vraiment problématique dans un contexte de pluie abondante », soutient la directrice générale adjointe de l’APMQ.
Si les producteurs ne prennent pas cette protection, explique-t-elle, c’est parce qu’elle n’est pas adaptée à leur réalité. Les maraîchers ont des manières différentes de produire, tandis que les programmes sont standardisés pour la moyenne, précise-t-elle.
De son côté, Stéphanie Forcier ajoute que « les conditions météorologiques de cet été ont davantage mis en lumière à quel point notre secteur n’est pas suffisamment couvert ». De plus, les producteurs d’ail et de fines herbes ne sont pas couverts par l’assurance récolte.
Groupe de travail
« La création le 18 août dernier du groupe de travail spécial par le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, est une reconnaissance implicite de l’inefficacité des programmes lors d’événements inhabituels et de la désaffection de plusieurs productrices et producteurs à leur égard », soutient Mme Forcier. Le groupe a comme mandat de brosser un portrait juste de la situation découlant des réalités de la météo, à la fois pour les producteurs assurés et non assurés.
La mise sur pied de ce groupe fait suite à la conférence de presse du 4 août au cours de laquelle cinq organisations, dont l’Union des producteurs agricoles, ont uni leurs voix pour demander une aide urgente au gouvernement du Québec à la suite des fortes pluies qui avaient causé des dégâts importants à leurs récoltes le mois précédent. Les cinq organisations ont en outre insisté sur les lacunes des programmes de gestion des risques actuels qui ne permettent pas aux entreprises de faire face à des situations climatiques extrêmes.
Parmi les aides possibles, mentionnons une bonification du nouveau programme ad hoc de la FADQ (annoncé en mai dernier) visant à appuyer les entreprises agricoles touchées par le contexte inflationniste. Les producteurs réclament aussi le retrait de la limite d’intervention basée sur le bénéfice net au programme Agri‐Québec Plus, le report du paiement des primes au programme d’assurance récolte ainsi qu’un congé de paiements sur les prêts à la FADQ.
« Lorsque les programmes de gestion de risque seront efficients et adaptés, nous n’aurons plus besoin de demander de l’aide d’urgence », ajoute la directrice générale de l’APFFQ.
Le groupe de travail est alimenté par une cellule technique composée de représentants du gouvernement et de producteurs afin de suggérer des pistes pour améliorer le Programme d’assurance récolte (ASREC).