Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Des chercheurs de l’Université Bishop’s et de l’Université de Sherbrooke travaillent à l’élaboration d’un prototype de serre qui, en maximisant l’utilisation de la lumière et de la chaleur naturelle, permettrait de produire des framboises à l’année au Québec. Ultimement, l’objectif est de réduire la consommation énergétique et les coûts rattachés à la production de petits fruits hors saison.
« La seule façon [que les serriculteurs] ont pour retirer l’humidité dans la serre actuellement, c’est d’ouvrir les volets, et l’hiver, c’est catastrophique, parce que vous faites rentrer de l’air qui est très froid. Si on est à -40 degrés et qu’on veut du 20 degrés dans la serre, il faut chauffer le 60 degrés de différence. Ça entraîne des surconsommations pour revenir à des températures acceptables », illustre Sébastien Poncet, chercheur à l’Université Sherbrooke impliqué dans le projet. Ce dernier remarque que de nombreuses serres sont encore chauffées au propane ou à l’huile recyclée, ce qui est mauvais d’un point de vue environnemental. « L’idée, c’est d’électrifier le domaine serricole de façon efficace », dit-il.
Dirigée par Mirella Aoun, de l’Université Bishop’s, l’équipe de recherche s’associe donc à l’entreprise serricole de Lévis Productions Horticoles Demers et à la ferme de fraises et de framboises de l’île d’Orléans Onésime Pouliot dans le cadre de son projet. Différentes technologies seront à l’étude, certaines de stockage de la chaleur et de déshumidification par exemple, combinées à des panneaux solaires intégrés qui viendront alimenter l’éclairage artificiel, l’irrigation et les systèmes de refroidissement de la serre. Le nerf de la guerre, selon M. Poncet, sera d’élaborer une solution économiquement viable en testant diverses combinaisons de technologies. Avec du financement de 1 M$ obtenu de la Fondation Weston en Ontario, les chercheurs ont 18 mois pour y parvenir. « On a 18 mois pour démontrer la viabilité d’une solution technique pour produire de la framboise hors saison. Il faudra arriver avec un prix de revient dans la framboise qui soit compétitif et environnementalement acceptable. » S’ils y parviennent et que leur projet est sélectionné, les chercheurs pourront ensuite demander d’autre financement visant à amener la solution à la commercialisation.
Les besoins complexes de la framboise
M. Poncet explique que les chercheurs choisissent de s’intéresser à la framboise parce que le Québec est dépendant des importations pour ce petit fruit. D’un point de vue scientifique, c’est une baie qui a des besoins agronomiques complexes et « challengeants », ajoute-t-il. « Il y a des phases de dormance, des moments où elle a besoin de moins de luminosité, de température et d’humidité vraiment différente [selon] les phases de croissance. »
Le prototype [de serre] connaîtra plusieurs cycles de production pendant la saison morte avec différentes variétés de framboises. « La percée la plus importante serait la production à l’automne », a pour sa part indiqué Mirella Aoun, dans un communiqué. « Personne ne l’a encore fait en raison des défis technologiques. En particulier, la lumière du soleil à l’automne n’est pas suffisante. »