Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La réserve de sirop d’érable est en chute libre depuis environ trois ans. Après avoir atteint les cent millions de livres en 2018, elle n’en compte plus aujourd’hui que 15 millions. Bien qu’ils reconnaissent que des actions doivent être prises pour la renflouer, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ne sont pas trop préoccupés par la situation à court terme, puisque les acheteurs et transformateurs ont, de leur côté, engrangé 60 millions de livres de sirop, en date de février 2023, ce qui va permettre, du moins pour le moment, d’assurer l’approvisionnement sur le marché tant local qu’international.
Le directeur des communications des PPAQ, Joël Vaudeville, attribue essentiellement cette baisse à deux facteurs : une augmentation de 42 % de la demande durant les années de COVID (20 % en 2020 et 22 % en 2021), lors desquelles les gens ont retrouvé le goût de cuisiner davantage, et la mauvaise saison de récolte de 2023.
En 2023, 124 millions seulement de livres de sirop ont été produites, ce qui est loin des 211 millions de livres de l’année précédente. Même si 2022 a été « l’année de tous les records », les ventes se sont aussi maintenues à l’international et la réserve a continué de descendre.
Plus d’entailles
Face à cette situation, les PPAQ ont pris certaines mesures pour renflouer les barils en autorisant 7 millions d’entailles supplémentaires en 2021 et 7 millions en 2023. Selon le directeur des communications de l’organisation, on devrait connaître en janvier le nombre de projets d’agrandissement qui seront réalisés au cours des trois prochaines années. L’objectif est de ramener la réserve à 100 millions de livres d’ici cinq ans, selon M. Vaudeville. Même si la situation n’est pas catastrophique, il faut demeurer vigilant, dit-il.
Déjà, les producteurs observent une diminution de la demande sur les marchés internationaux à cause de l’inflation. Étant considérés comme des produits de luxe, les produits de l’érable font partie de ceux que l’on coupe en premier si on veut économiser. Par ailleurs, Joël Vaudeville n’anticipe pas d’augmentation du coût de la conserve pour le consommateur puisqu’il n’y a pas de pénurie de sirop.
La question des changements climatiques demeure la grande incertitude pour les acériculteurs.
Mise en place au début des années 2000 par les producteurs de sirop d’érable, la réserve a pour but d’assurer l’offre quand la demande est supérieure. L’approvisionnement des entrepôts de Saint-Antoine-de-Tilly, dans Chaudière-Appalaches, ainsi que de Plessisville et de Laurierville, dans le Centre-du-Québec, est basé sur le principe de l’offre et de la demande. Lorsque la production dépasse la demande, l’excédent de sirop est pasteurisé et ajouté à la banque pour être libéré lorsque l’offre n’est pas suffisante pour répondre à la demande.
« C’est plutôt rassurant pour nous de voir que la demande pour notre produit est si forte », réagit Andrée-Anne Patry, de l’Érablière Sirop d’Or, à Saint-Athanase au Témiscouata. « On devine que les producteurs recevront des paiements pour le sirop en inventaire vendu cette année. Ces revenus supplémentaires ne sont pas négligeables, surtout après une petite année de récolte », ajoute-t-elle.
L’émission des 7 millions d’entailles qui devront être installées d’ici 2026 est, selon l’acéricultrice, « une occasion en or, pour plusieurs acériculteurs, d’obtenir un contingent afin de démarrer leur projet ou d’agrandir leur érablière ».