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NAPIERVILLE – Une douzaine d’agriculteurs et de petits transformateurs en agroalimentaire de l’ouest de la Montérégie se serrent les coudes pour améliorer leur sort en démarrant le regroupement J’ai faim local!
Celui-ci sert à augmenter la visibilité des entreprises auprès de la population afin d’accroître les ventes, mais aussi d’améliorer la santé psychologique de ses membres. « Le milieu agricole, c’est le plus beau, mais aussi le plus difficile. On vit des stress et des enjeux. Et en se créant un réseau avec des gens qui ont la même réalité que nous. Ça nous permet de nous rapprocher, de nous confier. Une fois qu’on crée le contact humain, le stress baisse beaucoup. Tes compétiteurs deviennent tes amis et tes amis deviennent tes alliés. Tu peux aller plus loin avec ça », indique Marie-Ève Dupont, l’une des fondatrices.
Son partenaire d’affaires, Sébastien Bertrand, de la Ferme Bertrand, a eu le déclic d’un tel regroupement lorsqu’une ferme maraîchère locale qu’il connaît a mis fin à sa production, notamment en raison de la concurrence trop intense.
Pour 2024, le collectif veut mettre en place davantage d’événements communs à différents endroits, afin de créer une forme de happening dans la population locale, mentionne-t-il.
Tout seul, c’est dur
À la Ferme biologique Fournier et Roy, de Saint-Cyprien-de-Napierville, le copropriétaire Dino Fournier a de bons mots pour J’ai faim local! « C’est nouveau, mais c’est un très bon concept, car tout seul, c’est dur de faire du développement. En se mettant ensemble, on peut se donner plus de visibilité. En groupe, il y a aussi des idées qui sortent qu’on n’aurait pas eues seul. Parce qu’il ne faut pas se leurrer : personne ne va venir riche à vendre local. Le local a du potentiel, mais il reste beaucoup de travail pour le développer », dit celui qui veut se concentrer davantage sur la transformation de ses légumes, entre autres sous la forme de salsas, de pestos et de tomates séchées dans l’huile, et ce, sous la marque Cuisine Papa Dino. Comme d’autres membres du regroupement, il examine l’idée de fonder un kiosque collectif semi-permanent, par exemple à une marina populaire dans la région, qui permettrait de vendre les produits aux gens locaux et aux touristes.
Renouveler la tradition de solidarité
Pour Sébastien Bertrand, le regroupement J’ai faim local! représente une forme d’entraide entre agriculteurs qui poursuit une tradition dont lui avait souvent parlé Patricia Leith, une agricultrice d’expérience proche de lui (voir autre texte). « On ne peut pas survire sans le troc et l’entraide entre producteurs. Ç’a toujours été de même dans le passé, et si on veut que les choses aillent bien, il faut continuer », assure M. Bertrand.