Pluies diluviennes, incendies et sécheresse, récoltes inondées, différées ou mitigées… L’été 2023 a rudoyé les agriculteurs du Québec. Après une saison qui a malmené les ressources premières et bousculé les façons de faire, l’heure est au bilan et à la préparation pour un hiver qui pourrait lui aussi nous surprendre. L’automne est une saison de réparation, de préparation et un moment idéal pour se poser les bonnes questions et trouver des solutions.

L’état des lieux

Au champ, une analyse de sols reste une démarche cruciale. Bien qu’on puisse procéder à l’échantillonnage tout au long de la saison de croissance, l’automne demeure un moment propice. D’un angle pratique, des sols plus secs en profondeur facilitent les prélèvements. Une réelle connaissance des composantes du sol permettra de mieux cibler les interventions, soit pour réparer des dommages, préparer des parcelles pour l’hiver ou conditionner le sol pour la prochaine culture. C’est le moment d’établir l’ordre des priorités, d’envisager des investissements à court ou moyen terme et de s’instruire sur les nouvelles approches. Quelles tendances chatouillent l’intérêt des agronomes? Quelle nouvelle approche pourrait faire l’objet d’une parcelle-test chez nous?

Une régie animale repensée

La fin de la saison de paissance marque le retour des animaux « à la maison » et entraîne d’autres exigences en matière de santé animale et de soins. Il faut prévoir l’alimentation des bêtes et l’ajustement des rations, vérifier les stocks de foin et d’ensilage. Au propre comme au figuré, l’automne amène un changement de régime, notamment en production vache-veau, où cette période coïncide souvent avec le sevrage. Partout, la logistique est à revoir. Un hiver capricieux, ponctué d’extrêmes et de redoux, nécessitera une vigilance accrue. Outre les réserves de litière, il faut prévoir l’organisation du temps et de la main-d’œuvre qu’exigeront des écurages plus assidus. 

Soigner aussi la machinerie

Après une saison des récoltes compliquée pour plusieurs, on ne saurait blâmer les agriculteurs de vouloir remiser rapidement le tracteur. Pourtant, l’automne est une occasion à saisir pour l’entretien des outils et des équipements. Il faut voir ce travail en amont comme un investissement en rentabilité, qui peut non seulement prévenir des bris et pertes de productivité coûteux, mais permettre d’entamer la saison sur des bases solides. D’autres profiteront de l’automne et de l’hiver pour commander des pièces ou magasiner les aubaines. Dans tous les cas, on gagne au change à régler tous les petits soucis ou réévaluer ses besoins. 

Un automne de conseils éclairés, de planification attentive et d’interventions adaptées est garant d’un hiver plus conciliant qui met la table pour un printemps productif.