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BAIE-COMEAU – Un projet de recherche mené par le Centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale (CEDFOB) vise à outiller les producteurs afin qu’ils puissent se lancer dans la culture de l’orpin rose, une plante adaptée aux conditions nordiques et dont la racine aux vertus énergisantes est en forte demande.
L’orpin rose est une plante grasse aux inflorescences non pas roses, comme celles de l’orpin de nos plates-bandes, mais bien jaunes. Déjà présente dans l’Ouest canadien, où sa production ne suffit pas à la demande, l’orpin rose pousserait encore mieux dans les climats nordiques comme celui de la Côte-Nord ou de l’Abitibi, croient les chercheuses du CEDFOB, Ève-Catherine Desjardins et Alyssa St-Gelais.
Si le CEDFOB s’y intéresse, c’est qu’il y aurait de l’argent à faire pour les producteurs des régions nordiques, pour qui ce n’est pas toujours facile de trouver des cultures adaptées au climat.
En effet, la racine de l’orpin rose est de plus en plus recherchée sur les marchés mondiaux pour ses multiples vertus. En plus de contenir des composés antioxydants et antidépresseurs, elle contribuerait à renforcer les défenses du système immunitaire et améliorerait les capacités mentales et la concentration.
« Ça se vend très cher, et toute la production est déjà vendue à l’avance », poursuit la chercheuse.
Présent de façon naturelle sur les côtes maritimes du nord du Québec et du Labrador, où il pousse sur le gravier des berges et dans les anfractuosités rocheuses, l’orpin rose se plaît dans des conditions climatiques nordiques. Les chercheuses s’affairent maintenant à déterminer la meilleure façon de le cultiver afin de proposer un mode de régie aux producteurs. « On pense être capables d’en arriver à développer une filière en mode biologique, ce qui permettrait à nos producteurs de se démarquer. En effet, les consommateurs sont à la recherche d’orpin produit de manière écoresponsable, car la plante a pratiquement été éradiquée en Chine et en Russie, à cause de la cueillette trop intensive, et aussi parce que quand on cueille sa racine, c’est toute la plante que l’on prélève », explique l’assistante de recherche Alyssa St-Gelais.
Des petits plants d’orpins sont développés in vitro, dans le laboratoire du CEDFOB, où plusieurs cultivars sont à l’essai. Lorsqu’ils sont prêts, les petits plants sont introduits dans les champs de différents producteurs collaborateurs. Des fermes de Blanc-Sablon, de La Tabatière et de Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord, se sont prêtées au jeu et livreront leurs observations aux chercheuses du CEDFOB au cours des prochains mois.
L’équipe de recherche mène également ses propres expérimentations dans ses champs de Pointe-aux-Outardes. « On commence du début et on fait toutes les étapes, pour voir ce qui procure le meilleur rendement. On essaie différents sols, différents paillis et différents géotextiles, de plusieurs couleurs. Pour l’instant, le plus grand défi reste les plantes adventices », résume Mme St-Gelais.