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SAINTE-MARIE-SALOMÉ – Un nouveau vignoble vient de lancer ses tout premiers produits dans Lanaudière. Au terme de dix ans de recherche et développement, les vignerons du Vignoble Têtes au vent jugent leur vin nature enfin prêt pour la commercialisation.
Lancés le 26 juin, quatre vins marquent l’arrivée du Vignoble Têtes au vent sur le marché : deux vins blancs et deux vins rouges, dont un rouge pétillant.
Après avoir acheté, en 2013, l’ancienne terre à tabac de Sainte-Marie-Salomé, où il rêvait d’implanter un vignoble, Pierre Hébert, copropriétaire avec sa fille Anne, a rapidement décidé qu’il produirait du vin dit nature, c’est-à-dire produit au champ selon un mode de régie biologique et sans ajout d’intrant œnologique, donc sans levure, sans sucre ajouté ni sulfites.
En 2014, il a commencé par planter 5 000 plants de cépages vidal, seyval, frontenac blanc, frontenac noir, petite perle et marquette. Aujourd’hui, sa superficie en culture a doublé, avec un total de 12 000 plants de vigne, parmi lesquels des cépages Vitis vinifera, comme le chardonnay et le pinot noir.
Peu de vignerons produisent du vin nature au Québec et aucune certification n’y régit cette appellation. Pierre Hébert a fait beaucoup de recherches pour en arriver à maîtriser son mode de production. Ne pas utiliser de levure, de sucre ni de sulfite demande de l’adaptation.
« Le risque de ne pas ajouter de levure, c’est qu’il n’y en ait pas assez pour partir la fermentation. Pour préserver les levures naturellement présentes sur le raisin, un mois avant la récolte, je ne mets plus aucun produit bio au champ. Il faut aussi composer avec les levures indigènes, qui peuvent induire différents arômes. Le vin que je vais produire cette année sera peut-être très différent de celui de l’an passé, mais les amateurs de vin nature recherchent ça plutôt qu’un produit standardisé », dit le vigneron.
Pour ne pas avoir à rajouter du sucre à son moût, il retarde ses vendanges le plus possible, question de favoriser le mûrissement du raisin au maximum. « D’autres vont vendanger avant une pluie prévue, pour éviter les moisissures. Moi, je prends le risque d’attendre après la pluie », explique-t-il.
Et puisqu’il n’ajoute pas de sulfite, Pierre Hébert doit aussi trouver une autre façon de contrôler les bactéries. Il travaille donc à basse température, sous 18 degrés, lors de la macération et de la fermentation.
Même s’il doit respecter un mode de régie biologique pour faire un vin nature, Pierre Hébert n’a pas l’intention d’obtenir cette certification. « Le concept de culture raisonnée me plaît davantage. Si j’ai un problème avec ma production, je vais rectifier. Je ne vais pas jeter 3 000 litres de vin. Et si ça arrive, je ne le vendrai pas comme un vin nature, tout simplement. »