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Débattre en anglais sur les grands enjeux de l’élevage bovin en compagnie de 24 autres personnes, devant un panel de juges qui scrutent la pertinence de vos réponses, voilà la dernière épreuve à laquelle se sont livrés deux producteurs québécois, Laurie Côté-Sarrazin et Patrick Sullivan, qui font partie des 16 gagnants de la compétition annuelle Jeunes leaders de l’industrie bovine canadienne. L’épreuve finale de ce programme de l’Association canadienne des bovins (ACB) s’est déroulée le 15 août, à Calgary. Elle a conclu un processus ayant débuté au printemps avec 70 concurrents sur la ligne de départ. « Ils cherchent des gens qui [pourront] défendre l’industrie bovine, explique Laurie Côté-Sarrazin, copropriétaire des Viandes à Côté du Bordeleau, à Clerval, en Abitibi-Témiscamingue. Le concours est peu connu au Québec, puisqu’il faut être en mesure de bien s’exprimer en anglais. »
Les gagnants se voient décerner une bourse de 2 000 $ et ont droit à neuf mois de mentorat avec une entreprise choisie en fonction de leurs besoins.
Elle voyait dans le concours une belle manière de peaufiner sa formation. « Je viens du monde de la communication, dit celle qui a joint l’entreprise familiale de son conjoint en 2018. En plus, je pourrai avoir des conseils sur mesure pour l’entreprise. »
Pour Patrick Sullivan, qui gère, à Gracefield, en Outaouais, sa propre entreprise aux côtés de ses parents, avec qui il partage la marque Sullivan Simmentals, ce sera l’occasion de développer son réseau et d’acquérir de nouveaux savoirs. « Je vais éventuellement pouvoir encore plus apporter à notre industrie », dit celui qui a été président de son syndicat local, à Vallée-de-la-Gatineau, durant quatre ans.
Une expérience
Aux yeux de Laurie, la spécialisation et le virage qualitatif sont impératifs. « La viande, c’est très complexe, explique-t-elle. Comme le fromage ou le vin, selon la race, l’alimentation, la coupe, les goûts sont extrêmement variés. Il faut faire connaître tout cela. Parce que les jeunes dans la vingtaine ne mangent plus de viande. Mais ils sont prêts à payer plus pour un steak de qualité. Manger de la viande doit devenir une expérience. »
Que pense-t-elle de la création de la nouvelle certification en préparation Bœuf du Québec? « C’est un pas dans la bonne direction, mais il faut aller plus loin pour développer la connaissance du public. Notamment avec les emballages, dit-elle. Manger du bœuf ne sera plus avoir un gros steak dans son assiette. Mais plus un plat à partager, qu’on déguste, avec beaucoup d’accompagnements. Mais je sais que je suis vue comme une boule de quilles quand je dis ça! »
Sa vision et ses nouvelles connaissances, elle ne craindra pas de les partager dans les prochaines années. « Tout ça va me préparer à m’impliquer plus aux Producteurs bovins du Québec, estime Laurie Côté-Sarrazin. Il n’y a pas beaucoup de femmes là. Ça apporterait une vision différente. »