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La haie brise-vent expérimentale plantée au début des années 1990 sur ce qui était la terre de la ferme éducative du Centre de développement d’agrobiologie, à Sainte-Élizabeth-de-Warwick, sert toujours de modèle 30 ans après sa mise en terre. L’organisme sans but lucratif a depuis disparu et la terre a été vendue, mais la haie continue de remplir ses objectifs.
« Il y a au moins 80 % des arbres et arbustes mis en terre qui ont survécu », explique Denis La France, responsable de la plantation de la haie sur la terre de Sainte-Élizabeth. Cet expert en agriculture biologique enseigne au Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+), rattaché au Cégep de Victoriaville, dans le Centre-du-Québec, et il en est aussi le fondateur.
M. La France a aussi participé à la création du Centre de développement d’agrobiologie fondé en 1989 et dissous 10 ans plus tard. L’organisme, qui avait une mission de formation, de transfert et de recherche appliquée, proposait à 400 membres des activités visant à accroître la biodiversité à la ferme. Peu de temps après sa fondation, le Centre a fait l’acquisition de la ferme laitière de Sainte-Élizabeth-de-Warwick pour en faire son laboratoire. C’est à ce moment que la haie a été plantée.
« À l’époque, la vocation de ce type d’aménagement était seulement d’agir comme brise-vent et de protéger le sol contre l’érosion éolienne », raconte Denis La France.
Avec son équipe, il a planté plusieurs dizaines d’arbres et d’arbustes d’une quarantaine d’essences, composant deux sections de haie, une de chaque côté de la terre de cinq hectares.
« Nous avions une belle diversité, dit Denis La France. Des grands arbres, des moyens et plusieurs essences, avec des frênes qui ne sont plus en très bonne santé, des peupliers, des pins, des érables, mais aussi une vingtaine d’essences d’arbustes, dont plusieurs indigènes, des viornes, quelques lilas, des physocarpes, des pommiers… On avait tout un assortiment de végétaux qui nous avait été proposé par le pépiniériste Claude Anctil. Un tel aménagement devait nous permettre d’observer l’effet de cette biodiversité, le comportement des essences, celles qui pouvaient plus facilement résister. »
Comme il aime le faire à l’occasion, Denis La France aura encore une fois la chance de faire visiter ces aménagements et de présenter les résultats des travaux de ses collègues de l’Institut national d’agriculture biologique, également rattaché au Cégep de Victoriaville, à l’occasion d’une journée d’échange organisée le 11 octobre à l’Institut. Les producteurs agricoles et autres personnes intéressées par la question pourront donc prendre connaissance des développements en matière d’aménagements de biodiversité qui permettent de maintenir un équilibre écologique dans les fermes.
Discussions autour de l’entretien
La journée d’échanges sur les aménagements agroforestiers de biodiversité du CETAB+ sera l’occasion pour les participants de discuter de l’entretien et de la taille des végétaux qui composent ces aménagements. L’actuel propriétaire de la terre où la haie a été plantée en 1992, le producteur agricole Denis Morin, participera à l’activité. Celui-ci était d’ailleurs au nombre des membres du Centre de développement d’agrobiologie dont il suivait les activités dans les années 1990.
Le producteur laitier, Denis Morin, a acheté la ferme de Sainte-Élizabeth en 1997. Il a conservé les aménagements en effectuant un entretien minimal.
Le producteur laitier s’est récemment défait de son troupeau, mais continue à cultiver avoine, soya et maïs en rotation sur la terre de Sainte-Élizabeth.
Trente ans après la réalisation de cet aménagement, Denis La France, de son côté, y jette un regard satisfait.
« Les résultats ont été assez concluants », dit-il. « C’est encore une belle haie, et il faut le dire : on était assez en avant de notre temps avec ce type d’aménagement centré sur la biodiversité. Aujourd’hui, le MAPAQ recommande des plantations avec quatre ou cinq espèces; nous, on en avait plusieurs dizaines. »